Dans le cadre d’un plan départemental pour l’égalité femmes-hommes, le Val-d’Oise accorde une subvention de 35 000 € aux associations « Mon Âme Soeur » et « Moulin de Pont Rû » qui accompagnent des victimes de violences intrafamiliales. La collectivité prévoit aussi d’ouvrir trente nouveaux hébergements d’urgence pour accueillir les femmes en rupture de foyer.

Quatre féminicides conjugaux ont eu lieu dans le Val-d’Oise en 2021, d’après un collectif qui recense leur nombre en France, soit deux de plus que l’année précédente. « Les chiffres sont effrayants et les confinements n’ont pas arrangé les choses », considère Marie-Christine Cavecchi, présidente (LR) du département. À ce titre, le Conseil départemental fait de la « lutte et de la prévention contre les violences faites aux femmes l’une de ses priorités pour la mandature en cours ».
 
En 2020, afin de mener une « politique volontariste », le Val-d’Oise avait signé un plan départemental en faveur de l’égalité femmes-hommes pour trois ans, à l’instar d’autres départements. Tout un volet est consacré aux violences sexistes et sexuelles, et promeut une stratégie d’amélioration de l’identification, de l’accueil et de l’accompagnement des femmes victimes. Un combat qui peut marcher grâce à l’action « des associations qui sont sur le terrain », témoigne la présidente républicaine. « Il faut qu’on soit tous derrière elles », surenchérit celle qui est aussi adjointe au maire de Franconville.
 


 
Dans le cadre de ce plan, une subvention exceptionnelle de 35 000 € a donc été accordée aux associations « Mon Âme Soeur » et « Moulin de Pont Rû » pour leur bon fonctionnement, en cette fin de mois de novembre. D’abord choisies pour « leur répartition géographique », la première étant située à Eaubonne, l’autre en plein coeur du Vexin, le département apprécie leur engagement « pour la reconstruction de la parentalité » et leur démarche « d’accompagnement des enfants co-victimes », soutient Edwina Etoré-Manika, élue en charge de l’égalité.
 

Accompagner les femmes dans leur « parcours de reconstruction »

Grâce à cette aide, « Mon Âme Soeur » souhaite développer des ateliers pour aider les enfants et les femmes à se reconstruire. Pour cela, le département lui accorde une enveloppe d’un montant de 25 000 €, qui servira aussi à la création d’un nouveau poste au sein de l’association. Une embauche essentielle selon la présidente Catherine Goujart-Delambre, face à l’accroissement de leur activité. Depuis sa création il y a sept ans, l’association, qui apporte une aide psychologique, juridique et matérielle aux victimes, a accompagné 1369 personnes. « On est tous bénévoles et ça devient compliqué de tout gérer », explique la cofondatrice.
 
Quant à « Moulin de Pont Rû », ce sont 10 000 € qui lui ont été alloués. Nouvelle association qui œuvre à l’accompagnement des publics fragiles (femmes réfugiées, jeunes des quartiers prioritaires de la ville, femmes et enfants victimes des violences conjugales), elle organise des séjours d’une semaine pour « revaloriser les personnes et travailler sur leur confiance », précise le responsable Alan Caillaud. Cette subvention va leur permettre de continuer à développer ces séjours, ainsi que de doubler le nombre de femmes et enfants accueillis.
 
Outre ces subventions accordées, le département va ouvrir trente places d’hébergements d’urgence dédiés aux femmes, en co-financement avec l’État. Lorsque les femmes sont en rupture de leur foyer conjugal, « elles sont soit accompagnées par une association, soit livrées à elles-mêmes », justifie la conseillère départementale, Edwina Etoré-Manika. « Le but est de les accompagner dans la suite de leur parcours de reconstruction et aussi de les aider à trouver un logement définitif », conclut Marie-Christine Cavecchi.