Dans le cadre de son plan de relance économique, l’État va accorder une aide financière pour reboiser en partie la plus grande forêt du Val-d’Oise, sinistrée par la maladie de l’encre. Le soutien permettra de subventionner le chantier pour deux années.

Coupes d’arbres réalisée par l’ONF à proximité de Chauvry début 2021.

Pour faire revivre ce bois domanial, véritable châtaigneraie en partie décimée par la maladie de l’encre, l’État va allouer une enveloppe de 600 000 €. L’aide financière a été annoncée publiquement mardi 13 avril, à l’occasion d’une visite des préfets d’Île-de-France et du Val-d’Oise, Marc Guillaume et Amaury de Saint-Quentin, au cœur de la forêt sinistrée.

 

Ce soutien s’inscrit dans un plan national de relance économique qui comprend un volet d’accompagnement à la transition écologique. Pour accompagner le renouvellement des forêts, l’État a décidé de consacrer 200 M€ afin de « renforcer leur résilience et de sauvegarder ces réserves de diversité », communique la préfecture du Val-d’Oise. Dans ce cadre, la région Île-de-France va percevoir 1,5 M€  dont presque la moitié sera accordée au bois de Montmorency.

 

La forêt de Montmorency en état d’urgence sanitaire

La plus grande forêt du Val-d’Oise est déclarée en état d’urgence sanitaire depuis 2018 et sera prochainement classée « forêt de protection ». À cause du réchauffement climatique, le pathogène responsable du dépérissement des châtaigniers prolifère dans les sols de ce massif forestier. D’après l’expertise du Département de la Santé des Forêts (DSF), 500 hectares seraient touchés par la bactérie.

 

En charge du chantier, l’Office Nationale des Forêts (ONF) effectue des coupes massives des arbres malades, scénario critiqué par plusieurs élus locaux. 114 hectares ont déjà été déboisés pour ensuite être ensemencés par d’autres espèces. Selon l’ONF, le défrichement et les plantations engendrent d’importants coûts. Les recettes perçues par la vente de bois ne permettent pas de couvrir les dépenses. « Nous investissons à perte », confesse Michel Béal, directeur de l’ONF Île-de-France Ouest.

 

« Nous sommes très heureux que l’État se soit mobilisé pour ces forêts », se félicite-t-il. Cette aide va permettre de financer le chantier pendant deux ans, et de reboiser 70 hectares, soit environ un tiers de la surface malade. Elle ne suffira donc pas à subventionner l’opération dans sa globalité, estimée entre cinq et six ans. Michel Béal ne s’en inquiète pas pour autant. Il compte sur les sensibilités du public et des entreprises qui « se mobilisent de plus en plus dans le cadre de mécénats ».