La cour administrative d’appel de Paris vient d’autoriser la reprise des travaux du CDG Express, alors qu’ils avaient été suspendus en novembre dernier par le tribunal administratif de Montreuil. La justice devra statuer sur le fond du dossier d’ici quelques mois.

C’est un nouveau rebondissement dans le dossier du CDG Express, ligne ferroviaire directe entre la gare de l’Est et l’aéroport de Roissy. Près de quatre mois après la décision du tribunal administratif de Montreuil de suspendre les travaux au motif que cette ligne n’était pas une « infrastructure indispensable » et ne pouvait « porter atteinte à des espèces protégées », la cour administrative d’appel de Paris a autorisé la reprise du chantier jeudi 18 mars.

 

Une décision prise dans l’attente de statuer sur le fond et qui « ne préjuge cependant pas de la réponse qui sera ultérieurement apportée », explique le tribunal. De quoi réjouir néanmoins le porteur de ce projet, soutenu par l’État et la SNCF. « C’est une première étape, qui va permettre la remobilisation des quelque 800 personnes, dont 200 bénéficiaires de contrats d’insertion, qui travaillaient sur les chantiers avant ce coup d’arrêt », réagit Grégoire Marlot, président du gestionnaire d’infrastructure CDG Express.

 

Le projet est critiqué par bon nombre d’élus locaux dont ceux du Val-d’Oise, qui craignent un impact des travaux sur le RER B. Certains ont également déposé des recours en justice contre ce projet. Le projet accuse désormais du retard. Initialement prévu pour 2024 et les JO de Paris, le CDG Express constitué de 8 km de ligne nouvelle et 24 km existants devrait théoriquement ouvrir fin 2025.

 

De leur côté, les administrateurs PCF d’Île-de-France Mobilité, opposés à ce projet, ont réagi à la reprise des travaux. Ceux-ci qualifient le CDG Express de « train des riches [en raison du prix du billet fixé à 24€ l’aller, ndlr] » et de « honte des transports franciliens ». Ils réclament « au plus vite les travaux de modernisation du RER B en stoppant leur imbrication avec ceux du CDG Express [ces deux lignes partagent des infrastructures communes, et le CDG Express finance la rénovation du RER B à hauteur de 537 M€, ndlr] ».

 

Pour l’heure aucune date n’est connue concernant l’étude sur le fond du dossier par la cour administrative d’appel. L’audience et la décision ne devraient cependant pas intervenir « avant plusieurs mois » selon les porteurs du projet.