Pour faire face aux peurs et aux angoisses liées au Covid-19, deux psychologues cliniciennes proposent une aide et un accompagnement psychologiques dans le Val-Parisis. Le service est gratuit.

L’initiative remonte au 15 mars dernier. « On a proposé avec Isabelle l’ouverture d’une cellule psychologique au sein de la ville d’Herblay-sur-Seine », se remémore Nathalie Raust. Depuis, les deux psychologues tiennent bénévolement une permanence physique, sur Taverny et Herblay, et téléphonique dans tout le Val-Parisis. Le but est d’offrir un soutien psychologique aux personnes luttant contre les angoisses et les peurs liés de près ou de loin au Covid-19. Les entretiens téléphoniques sont ouverts du lundi au dimanche tandis que les consultations physiques sont proposées sur rendez-vous, uniquement à Herblay. 

 

Un accompagnement individualisé

Nathalie et Isabelle, psychologues cliniciennes, psychothérapeutes et psychanalystes sont joignables chaque semaine aux horaires indiqués. 

Une dizaine de personnes, aux profils variés, ont déjà appelé. « Ce sont des gens en souffrance, habitant ou travaillant dans le Val-Parisis, de tous horizons », liste l’une. « Des plus ou moins âgés, complète l’autre, ce qui nécessite un accompagnement différent pour chaque individu ». Car les répercussions psychiques ne sont pas les mêmes. 

 

« Certains ont vécu la guerre… Donc, entendre le président de la République parler de guerre lors de son allocution peut avoir un impact important sur eux, cite en exemple, Isabelle Stos. On a aussi des personnes angoissées par le confinement ou qui ont peur d’apprendre que leurs proches sont touchés par le Covid-19. Nous leur offrons un espace de parole leur permettant d’être apaisés, rassurés et entendus ». 

 

« Ce ne sont pas des thérapies »

Selon elle, le soutien qu’elles apportent est « une temporalité différente des médecins et infirmières qui interviennent dans l’urgence, mais tout aussi nécessaire dans la période très anxiogène que nous vivons ». Sa compère s’attend d’ailleurs à une nette augmentation de leur activité dans les semaines à venir. « Les soignants sont encore au front donc c’est difficile pour eux de mesurer ce qu’ils traversent mais on sait qu’ils auront besoin de parler une fois la situation rétablie », analyse Nathalie Raust. 

 

Les deux femmes qui se connaissaient déjà avant la crise, ont tout de même défini une ligne rouge à ne pas franchir : « Ce ne sont pas des thérapies mais plutôt un soutien et un accompagnement psychologique ponctuel ». Dans le cas où une personne appellerait fréquemment, elle serait invitée à consulter auprès d’un professionnel. Car en dehors de leurs permanences hebdomadaires de 23h, les deux psychothérapeutes officient toujours dans leurs cabinets respectifs à Herblay. 

 

« Ça nous fait des journées bien remplies »

« Avec notre pratique hospitalière en journée, c’est vrai que ça nous fait des journées bien remplies », décrit Nathalie Raust. Mais il était hors de question pour elle d’abandonner ses patients habituels, malgré le confinement. « Certains ont préféré suspendre leurs séances mais d’autres ont accepté de poursuivre par visio-conférence ou au téléphone », explique la quarantenaire. Bien qu’elle préfère le face à face, elle estime que c’est « un moindre mal ». « On intègre forcément le Covid-19 à la consultation mais nous reprenons le fil du travail thérapeutique, où nous l’avions laissé », conclut la psychanalyste.