L’association Ville et Aéroport, qui regroupe des communes de l’Hexagone proches d’un aéroport, lance une pétition pour réclamer une série de mesures visant à réduire les nuisances aériennes de Roissy Charles de Gaulle. Parmi elles, la réduction des vols de nuit en vue de l’instauration à terme d’un couvre-feu nocturne, à l’exemple des aéroports d’Orly et Francfort.

Alors que Aéroport de Paris mène jusqu’au 12 mai prochain une concertation publique autour de la construction de son terminal 4 à Roissy Charles de Gaulle, les élus des communes touchées par les nuisances aériennes veulent faire entendre leur voix et obtenir un certain nombre de contreparties. Selon ADP, ce nouveau terminal doit répondre à l’augmentation du trafic aérien et pouvoir ainsi accueillir 35 à 40 millions de passagers supplémentaires. Estimé entre 7 et 9 milliards d’euros, le chantier du T4 doit débuter en 2021. Ce dernier devrait ouvrir partiellement en 2028 avant son achèvement total en 2037 [voir reportage]. Par le biais de l’association Ville et Aéroport, ils lancent une pétition à destination de l’État avec pour en-tête : « Nous demandons à l’État de protéger notre santé, notre environnement, nos emplois, notre patrimoine et notre sécurité ».

 

 

Parmi les mesures d’accompagnement exigées par les élus et les futurs signataires : la forte réduction des vols de nuit pour « garantir le droit au sommeil des riverains ». L’objectif étant à terme d’obtenir un couvre-feu nocturne, sur les modèles de l’aéroport d’Orly qui bénéficie d’un arrêt des vols de nuit de 23h30 à 6h, ou de celui de Francfort dont le couvre-feu en place depuis 2012, court de 23h00 à 5h00.

 

 

Les élus demandent aussi que l’État prennent de nouvelles dispositions pour « mieux financer et accélérer l’aide à l’insonorisation » et souhaitent la création « d’un observatoire des valeurs immobilières afin de répondre au risque de dévalorisation des logements en zone de bruit ». Ils plébiscitent également la mise en place d’un plafond de trafic exprimé sur la base du nombre de vols/an pour garantir la sécurité aérienne. Enfin, ils souhaitent obtenir davantage de garanties sur l’accès aux emplois de la plateforme par les habitants des communes avoisinantes.

 

Les élus remettront la pétition à la Commission nationale du débat publique (CNDP) en charge de veiller au bon déroulement de la concertation publique du Terminal 4. À compter du 12 mai prochain, cette dernière aura un mois pour remettre son rapport qui rendra compte des points de vue exprimés pendant cette période.