En 2018 les pompiers du Val-d’Oise ont réalisé près de 105 200 interventions, un nombre sans précédent depuis plus de 10 ans. Cette situation pousse le département à leur accorder un financement plus important.

Déjà premier contributeur au fonctionnement du service départemental d’incendie (SDIS), le département a acté une hausse de sa subvention dans le cadre de son budget primitif 2019. Celle-ci va progresser de 0,9% pour atteindre 67,26 M€ cette année.

 

À ce montant, viennent s’ajouter 10 M€ pour 2019, dans le cadre d’une enveloppe de 45 M€ étalée sur la période 2018-2023. Celle-ci va permettre de financer des dépenses d’investissement du Service départemental de secours et d’incendie (SDIS).

 

Un besoin de renouvellement

Il y a un « besoin de rattrapage pour renouveler le matériel », explique Marie-Christine Cavecchi, présidente (LR) du département. Une situation expliquée par le fait qu’« il y a eu des périodes d’économies entre 2011 et 2016 pour éponger la dette [du département, ndlr] », explique Luc Strehaiano, président du service départemental d’incendie et vice-président (LR) du Conseil départemental.

 

« Nous allons renouveler notre parc vieillissant, spécialement de véhicules incendie, remettre à niveau nos centres [39 casernes, ndlr] et renouveler les tenues et matériels » , développe Luc Strehaiano. « Nous allons procéder à l’embauche de 55 sapeurs-pompiers professionnels qui viendront s’ajouter aux 655 que compte déjà le SDIS » ajoute l’élu.

 

Une « inquiétante » hausse des interventions

Les pompiers du Val-d’Oise reçoivent près de 500 appels tous les jours et ont réalisé quelque 105 200 interventions en 2018. Un chiffre en progression de 9% par rapport à 2017 (96 487) et sans précédent depuis 10 ans. La barre des 100 000 interventions n’a été franchie qu’une seule fois sur cette période : en 2011 avec 101 018 interventions.

 

Cette tendance s’explique par une hausse des interventions de secours à la personne (72% de l’activité en 2018). « Nous avons 6 000 sorties de plus de nos véhicules de secours à victime entre 2017 et 2018. C’était déjà la même chose entre 2016 et 2017 », explique Luc Strehaiano, qui juge ce phénomène « inquiétant ». « Quand on regarde les statistiques […] on s’aperçoit que dans 56% il n’y a pas d’acte médical et que le véhicule des pompiers a servi au mieux à faire un transport vers l’hôpital. Dans bon nombre de cas, ce dernier est reparti à vide, car il n’y avait rien du tout ».

 

« Le SAMU nous demande de réaliser des sorties gratuitement qui relèveraient de ses missions à lui, donc c’est le budget de la santé qui glisse vers celui des collectivités ». « J’ai écrit à l’ARS pour réclamer 2,2 millions d’euros pour ces sorties qui auraient dû être réalisées par des tiers, mais le directeur de l’agence régionale de santé, ne m’a pas répondu », tacle Luc Strehaiano.