Etabli par l’Agence régionale de santé (ARS) et la région Île-de-France, le Plan Régional de Santé fixe les grandes orientations pour la période 2018 – 2022. Un plan approuvé par le Conseil départemental qui souhaiterait néanmoins y voir intégrer d’autres mesures comme la création rapide d’un Centre Hospitalier Universitaire (CHU) pour lutter contre la désertification médicale.

Si le Val-d’Oise affiche une population jeune (41 % des habitants ont moins de 30 ans), un taux de fécondité élevé ou un taux de mortalité inférieur au reste de la région, sa situation sanitaire demeure insatisfaisante sur certains points. L’Agence Régionale de Santé y constate une « incidence préoccupante de la tuberculose », un fort taux de mortalité infantile ou plus de cas de VIH que dans le reste de la région. Son Plan Régional de Santé (PRS), en phase de consultation publique jusqu’au 22 juin prochain fixe, en conséquence des orientations pour les cinq prochaines années. Un plan approuvé par le Conseil départemental de mai qui souhaite néanmoins attirer l’ARS sur plusieurs problématiques dont la désertification médicale.

 

 

Outils numériques, pour mieux suivre les patients

L’Agence Régionale de Santé espère faire des outils numériques « un levier majeur d’amélioration des parcours de santé des Franciliens ». Des outils qui doivent trouver leur place dans plusieurs domaines : information, consultation (télémédecine) ou encore suivi des patients. L’Agence Régional de Santé espère améliorer la coordination entre les acteurs de la santé à l’aide du déploiement d’un « e-parcours ». « Une personne qui sort de l’hôpital a été suivie par des médecins hospitaliers, elle va ensuite être suivie par son médecin traitant, va avoir à faire à une infirmière, des services sociaux, un pharmacien, un kiné… Il faut que tous ces soins soient mentionnés quelque part et accessibles à tous les professionnels de santé », explique Philippe Métézeau, Conseiller départemental (UDI-UVO) délégué aux actions sociales et à la santé. Un dispositif expérimenté au sein du Centre Hospitalier de Territoire d’Argenteuil et qui devrait être étendu.

 

Un CHU dans le Val-d’Oise ?

Le Val-d’Oise, comme les autres départements franciliens, connaît un phénomène de désertification médicale. 3169 médecins généralistes et spécialistes y exercent pour une population d’1,2M d’habitants. Ses professionnels de santé sont également vieillissants avec une moyenne d’âge de 53 ans pour les médecins. L’exécutif départemental avance des pistes pour pallier au phénomène qui pourraient être intégrées dans le Plan.

« Pour attirer des médecins dans le Val-d’Oise, nous allons demander à ce que certains soient formés dans le Val-d’Oise. En clair, nous allons demander [à l’ARS, ndlr] à ce que notre département soit doté d’un Centre Hospitalier Universitaire », annonce Philippe Métézeau. Un souhait partagé par le groupe d’opposition. « La demande est pertinente, elle ne sort pas du chapeau et il y a un antécédent sur ce sujet », ajoute Fabien Bénédic, conseiller départemental (Socialistes et apparentés). Car dans le précédent Plan Régional de Santé (2013 – 2017), figurait la mise en place d’une formation universitaire dans le Val-d’Oise. Une mesure qui n’avait pas abouti. « Ça serait possible, ce sont des investissements, une volonté, mais le Val-d’Oise arrive tardivement, il y a déjà des CHU à proximité », reconnaît Fabien Bénédic. « On aura du mal à faire augmenter le nombre de CHU », concède également Philippe Métézeau, « Mais il vaut mieux faire la demande. Il faut que nous soyons force de proposition », ajoute l’élu.

 

Meilleure utilisation des moyens

À l’occasion de l’élaboration de ce plan, le conseil départemental souhaite également soumettre d’autres propositions à l’Agence Régionale de Santé. « Il est dommage de voir que nous avons peu de médecins et qu’on les utilise pas pour toutes leurs compétences, […] Quand un médecin réussit le concours pour devenir médecin scolaire, il perd son droit à prescrire. Il peut détecter des problèmes de santé chez des enfants mais ne peut faire une ordonnance, l’enfant doit donc consulter un autre médecin » regrette Philippe Métézeau, qui y voit une situation « anachronique ». « Des changements de statuts doivent être à l’ordre du jour ». Un changement de statut qui concernerait tant les médecins scolaires que les médecins coordonnateurs des EHPAD.