« Jeune‐Fille, écrit l’artiste, se présente comme une scénographie où la palette est remodelée en sculptures monumentales. » Cauchemar ou réalité ? Les sculptures prennent position pour former un espace scénique. Pétris de sensations, les corps racontent le règne de la féminité hégémonique, du 3 octobre au 8 décembre au Théâtre des Louvrais.

03 octobre - jeunefille

D’une façon poétique, Antonin Heck introduit ainsi ses intentions : « À la recherche d’une matière singulière, j’ai ramassé des palettes dans la rue. Leurs couleurs bleues, rouges, vertes ou naturelles sont les fruits mûrs d’un jardin urbain. Ce « jardinage » aguerrit son cultivateur aux codes de la rue et permet des rencontres qui structurent les réalisations futures. »

 

Les œuvres naissant de cette récolte de matériaux voués à la destruction ne pourraient être que de simples témoignages d’une histoire personnelle. Mais si, au dire de l’artiste, la construction des sculptures est spontanée et sans repentir, l’assemblage une fois réalisé exprime avec force une maîtrise de la monumentalité. Antonin Heck est aussi un artiste engagé dans une démarche de partage de la création avec les publics. Membre du collectif ART in the Jungle à Calais, il a participé à la réalisation d’ateliers Arts plastiques avec les migrants. À son énergie créatrice s’ajoute une volonté généreuse de se confronter à la réalité de notre société.