Eragny : le maire pris à partie par un groupe de jeunes

Thibault Humbert, maire d’Éragny-sur-Oise assure avoir été pris à partie dans sa commune ce samedi 10 septembre par une vingtaine d’individus. Insulté et caillassé, l’édile ne décolère pas et promet de renforcer les moyens de la police. 

Les faits se sont déroulés en début de soirée, vers 19h30. L’élu explique qu’il se rendait dans le quartier des X Arpents, à l’appel de son premier adjoint, après plusieurs plaintes de nuisances liées aux passages de jeunes en motocross, un phénomène récurrent dans la commune. Sur place, l’édile explique avoir croisé « deux individus du quartier à l’arrêt sur leur moto ». Alors au volant de sa voiture, il précise s’être immobilisé à leur hauteur « pour leur signifier que les habitants étaient excédés de devoir subir leurs agressions sonores ce soir, depuis 4 mois et qu’il fallait cesser ». Les deux jeunes auraient alors pris la fuite.

Thibault Humbert explique avoir alors décidé de faire demi-tour pour tenter d’engager la conversation avec eux, quelques mètres plus loin, en présence de son premier adjoint qui venait de le rejoindre. C’est à ce moment que la situation aurait dégénéré. Selon le maire « une vingtaine d’individus, se tenant à une dizaine de mètres », aurait commencé à jeter des projectiles sur les deux élus, endommageant au passage le véhicule de l’édile. Les deux hommes auraient par ailleurs été la cible d’insultes. « J’ai été très surpris par la violence des individus, de leur jeune âge compris entre 12 et 16 ans », relève Thibault Humbert qui ne cache pas sa colère. « Comment peut-on en arriver là ? Les parents des jeunes incriminés ne remplissent pas leur rôle », estime-t-il. Et d’ajouter : « Les excuses sur le parcours ou la situation sociale de ces enfants ou de leur famille ne sont pas recevables. Nous raccompagnons régulièrement des mineurs qui jouent dans les rues après 20h en semaine. Il y a des règles, des valeurs républicaines, elles sont opposables à tous. Mais je le dis, chacun va devoir prendre ses responsabilités, à commencer par ces jeunes et leurs parents. »

Désormais, le maire assure qu’il va « renforcer les moyens et les actions pour que cela ne se reproduise pas ». Pas question pour lui de se laisser intimider. « Si certains pensaient me faire reculer sur le sujet de la tranquillité publique, ils se trompent. Je vais au contraire rechercher tous les moyens possibles pour que mes administrés puissent vivre sereinement et en toute quiétude dans leur ville. La présence policière sera plus importante », assure-t-il. S’il salue le travail des forces de l’ordre, le maire précise cependant que les 3 agents envoyé sur place ne sont arrivés que 40 minutes après les faits. « Je suis consterné. Chacun sait combien je soutiens les forces de l’ordre dans leur mission et dans les tragédies qu’elles ont à traverser, surtout dans le contexte actuel. Mais je ne peux pas accepter cette absence de réactivité », s’agace-t-il, avant d’ajouter : « Cela aurait pu être plus grave ».

L’élu rappelle enfin qu’il a écrit entre juin et juillet au Ministre de l’Intérieur, au Préfet du Val d’Oise et au procureur de la République. « Donc, je le dis, ça suffit cette inertie ! Il faut des prendre des mesures, mettre les moyens nécessaires, rendre les sanctions immédiates », conclut-il.