Depuis plusieurs jours, une campagne d’affichage de la mairie d’Argenteuil dénonce la baisse des dotations de l’Etat, votée par le député PS Philippe Doucet, ancien maire de la ville. Alors que l’élu est également candidat sur la liste socialiste aux régionales dans le Val d’Oise, l’équipe de Claude Bartolone, tête de liste régionale PS, pointe une « irrégularité » dans le cadre de la campagne.

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L’affiche qui a fait réagir la Gauche.

La guerre entre le maire LR d’Argenteuil, Georges Mothron, et son prédécesseur socialiste, Philippe Doucet prend une ampleur régionale. Une campagne d’affichage se décline en effet sur les panneaux publicitaires de la commune depuis quelques jours, tantôt pour dénoncer la baisse des dotations de l’Etat, tantôt pour rappeler que la ville n’a pas augmenté les impôts, conformément à une promesse formulée par le maire. Une communication, au premier abord purement municipale, qui passe mal dans le camp socialiste à quelques semaines du premier tour des élections régionales.

 

La Gauche n’a en effet pas apprécié le message présent sur une partie des affiches : « Le plan Valls 2014-2017 voté par Philippe Doucet, c’est 45 millions de dotations en moins pour les Argenteuillais ». Une attaque contre l’ancien maire d’Argenteuil, candidat aux prochaines régionales, que critique Rachid Temal, tête de liste socialiste dans le Val d’Oise lors du scrutin. « À Argenteuil, le maire LR Georges Mothron et son premier adjoint en charge des finances et candidat aux élections régionales Xavier Péricat confondent l’utilisation des moyens de la collectivité locale avec ceux de leur parti politique afin de mener campagne pour ces élections régionales », estime-t-il.

 

« Nous sommes heureux que notre campagne fonctionne »

 

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La seconde affiche visible par les habitants d’Argenteuil.

Des accusations réfutées par la mairie d’Argenteuil. « Il n’y a pas un mot sur les régionales », insiste-t-on. La municipalité précise par ailleurs que la campagne d’affichage n’a rien coûté aux contribuables : « Il s’agit d’un partenariat signé avec JC Decaux il y a plusieurs années. Cela nous donne le droit à plusieurs campagnes gratuites par an ». L’équipe municipale préfère retenir l’impact inattendu de son initiative. « Nous sommes heureux que notre campagne fonctionne, se réjouit-on. Cela nous offre encore plus de publicité. »

 

Directement attaqué, Xavier Péricat, 12e sur la liste menée par Stéphanie Von Euw dans le Val d’Oise, minimise. « Si c’est tout ce qu’a trouvé l’équipe de Claude Bartolone pour nous attaquer, c’est un peu léger », réplique le premier adjoint d’Argenteuil. Et d’ajouter : « C’est une campagne de communication municipale. Cela fait dix-huit mois que l’on ne parle que de finances ! » Pour l’élu, le sujet est même en plein cœur de l’actualité, alors que de nombreux maires ont récemment manifesté contre la baisse des dotations de l’Etat.

 

La menace d’une action en justice

 

Les équipes de Claude Bartolone ont déjà annoncé leur intention d’engager une action en justice. « Après un constat par un huissier de justice, des suites seront données par la direction de campagne de Claude Bartolone afin de faire cesser ce nouveau dérapage de la candidate de Nicolas Sarkozy », lance Rachid Temal. Reste à savoir si le candidat, tête de liste régionale, optera pour une plainte au pénal ou pour une action devant la commission des comptes de campagne. Une deuxième solution qui pourrait, en cas de reconnaissance d’une irrégularité, faire invalider le scrutin en cas de défaite du PS. « La Gauche est déjà dans une perspective de perdre », s’amuse ainsi Xavier Péricat.

 

Le premier secrétaire fédéral du PS 95 appelle la mairie d’Argenteuil à retirer ses affiches : « Nous demandons à Stéphanie Von Euw, tête de liste LR dans le Val d’Oise, Xavier Péricat, candidat et premier adjoint au Maire d’Argenteuil, ainsi qu’à Axel Poniatowski, président des LR du Val d’Oise et député, de faire cesser immédiatement cette campagne partisane au travers de l’utilisation prohibée de fonds publics ». Pas de quoi impressionner la municipalité, qui exclut pour l’heure le retrait de ses supports.