Le projet de loi du ministre de l’Economie Emmanuel Macron divise les députés socialistes. Du côté des élus valdoisiens, Gérard Sébaoun « s’apprêtait à voter contre. » Dominique Lefebvre dénonce « une attitude inadmissible. »

Ge769rardSEBAOUN« Je m’apprêtais à voter contre ce texte. » Gérard Sébaoun ne fait pas de mystère sur la position qu’il aurait adopté si la loi Macron avait dû être votée à l’hémicycle. « Je reste fidèle à la ligne politique qui m’a permis d’être élu, et à celle des engagements de campagne de François Hollande, explique le député socialiste. Je ne me laisse pas enfermer dans l’étiquette de méchant frondeur qui veut faire tomber le gouvernement. »

Gérard Sébaoun se défend de voter obstinément contre le gouvernement. «  J’ai voté la quasi-totalité des textes de la majorité, rappelle-t-il. Mais il y a eu une rupture de ligne sur les questions économiques, et je n’y adhère pas. Certains articles emblématiques de la loi Macron n’ont pas mon adhésion et représentent un recul sur le droit des salariés. » Le député regrette que sa position n’ait pas été entendue par l’exécutif. « Aucune discussion n’a été possible. Gouverner, c’est aussi entendre une partie de sa majorité. »

« Cette attitude est inadmissible »

DominiqueLefebvre.pngPour Dominique Lefebvre, ce débat a bien eu lieu. « Quand on appartient à un groupe, on prend une position unique et collective après le temps du débat, juge le député socialiste.  Ils se sont extraits de cette discipline. Cette attitude est inadmissible. » L’ancien maire de Cergy estime que cet événement « ne peut rester sans conséquences. On ne peut pas accepter ça, sinon il n’y a plus d’organisation. »

Dominique Lefebvre se refuse à croire que le groupe socialiste est aujourd’hui scindé. « Une vingtaine de députés veut aujourd’hui s’imposer à une majorité, regrette-t-il.  Il n’y a pas de majorité alternative de gauche : ils ne servent que de marche pied à la droite. Quand on connaît la situation actuelle du pays, c’est atterrant. »

Le premier ministre Manuel Valls a décidé d’utiliser l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter le texte sans vote, ce mardi. « On ne nous a pas laissé le choix, réagit Dominique Lefebvre. On ne pouvait pas laisser le gouvernement s’affaiblir . » Une motion de censure a été déposée par la droite contre le gouvernement, pour le forcer à démissionner. « C’est bien son droit d’utiliser le 49.3, et je le respecte, confie Gérard Sébaoun. Je ne voterai  évidemment pas la motion de censure. »