L’Afrique du Sud dispose d’un paysage culturel hors du commun. Le parc du Domaine de Villarceaux se pare pour cet après-midi des couleurs de la Nation Arc-en-ciel, où la musique permet l’expression de toutes les identités, et de poursuivre le rêve d’une nation unifiée.
L’Afrique du Sud est un laboratoire où la musique et la danse ne cessent de se réinventer dans un aller-retour permanent entre les traditions du bush, la créativité des townships et l’étourdissante activité des mégapoles. Soupape de création et de liberté dans un système d’Apartheid rigide à l’extrême, la culture est devenue après 1994 un dénominateur commun à toutes les couches de la société et un moteur de construction. Aujourd’hui, presque vingt ans après la fin du régime d’Apartheid, une génération d’artistes campe son époque à travers une scène d’une extraordinaire diversité.

Big Time ! (CapeTown jazz / traditions du carnaval)
Impilo Mapantsula (Danse Pantsula)
Thomas Chauke (Shangaan / Tsonga)
Madala Kunene (Maskanda / Zoulou)
Mpho & Uvimba (Afro-jazz)
Bongeziwe Mabandla (Afro-folk / Xhosa)
Ray Phiri & Stimela (Mbaqanga)

Big Time ! (CapeTown jazz / traditions du carnaval)

Fruit d’une rencontre au sommet entre le free musette du quartet français Braka & His Elephants et le jazz sud-africain de Little Giants, le projet Big Time ! invente un genre qui n’a pas encore de nom. Little Giants est né en 1999 dans les townships de Cape Town, où Ezra Ngcukana et Georges Werner décident de former un big band de musiciens âgés entre 15 et 20 ans pour les initier au Cape Jazz, un mélange hybride de la musique de carnaval, de l’héritage xhosa et du jazz américain qui débarqua dans les années 40 sur les docks. L’orchestre a depuis connu un succès croissant et le big band s’est frotté à d’autres musiques. C’est donc dans un esprit festif d’émulation que Big Time ! interprète un répertoire aux références multiples, de la chanson française au jazz militant.

Impilo Mapantsula (Danse Pantsula)
Dans les années 80, les townships sud-africains de Johannesburg virent fleurir en pleine rue des attroupements de
b-boys australs inventant le mouvement d’une rébellion silencieuse et pourtant retentissante : le pantsula. Sublimation de la traque policière dont les jeunes Noirs étaient alors
victimes dans l’Afrique du Sud de l’apartheid et domaine souverain de la jeunesse, la danse pantsula se répand comme une traînée de poudre. Les townships inventent leur langage, leurs codes vestimentaires et sans cesse de nouveaux pas de danse. La compagnie Impilo Mapantsula rassemble plusieurs figures historiques du mouvement : Vusi Mdoyi, chorégraphe de la célèbre Via Katlehong, et Sello Modiga pilier de la compagnie Real Actions, toutes deux nées au début des années 90, dans le sillage post-apartheid. Impilo Mapantsula présentera un spectacle total, entre théâtre, performance, hip-hop et musique électronique, qui fait écho à la réalité des townships d’aujourd’hui.
Ateliers d’initiation à la danse pantsula avec les enfants.


Thomas Chauke (Shangaan / Tsonga)

« Pilier irremplaçable de la musique sud-africaine », « roi de la tsonga music », voilà ce qu’on peut lire dans la presse sudafricaine à propos de Thomas Chauke…. Depuis 1980, la star du Limpopo, une province frontalière avec le Mozambique et le Zimbabwé, n’a en effet pas cessé de défendre et de renouveler le genre Tsonga, la musique de cette région. Guitares et chœurs féminins en avant, Dr. Chauke a sorti trente-deux albums, tous classés disque d’or, de platine ou de double platine en Afrique Australe. Son parcours exceptionnel a été plusieurs fois récompensé : en avril 2013, deux nouvelles universités l’ont diplômé « docteur » pour l’ensemble de sa carrière, tout juste récompensée également d’un SAMA (South African Music Awards). Pourtant, c’est la première fois qu’il jouera en France ! Au domaine de Villarceaux, entre chaque set de trente minutes, Thomas Chauke et ses cinq danseuses initieront le public aux pas de danse Shangaan, proches de la culture Tsonga.

Madala Kunene (Maskanda / Zoulou)
Dans un registre totalement différent, voilà une autre légende de la musique sud-africaine : Madala Kunene. A sept ans, Madala Kunene a quitté l’école, bricolé une guitare avec un bidon d’huile et s’est entraîné pendant des années sur la plage, à Durban. Plus de cinquante ans plus tard, il est devenu un
guitariste-magicien, zoulou à la voix d’or. Après avoir imité les stars du rock’n’roll dans les années 60, Kunene a inventé son propre style, baptisé le Madala line, inspiré des anciens rythmes de divination zouloue. Chanteur, conteur, guitariste, Madala Kunene est surtout un musicien mystique qui aime sonder de son groove entêtant les profondeurs de l’âme.

Mpho & Uvimba (Afro-jazz)

Née officiellement en 1994, la formation afro-jazz Mpho & Uvimba a commencé par écumer les scènes de Guguletu et Nyanga, les townships de Cape-Town. Mpho Motheane, la chanteuse principale, a éprouvé sa voix à l’église, petite fille, avant de s’intéresser de plus près au jazz dans les années 80.
Entre Johannesburg et Cape Town, mégapoles dynamiques de l’Afrique du Sud, elle a nourri sa musique aux influences zouloues pour inventer un jazz dansant, populaire et à l’énergie contagieuse.

Bongeziwe Mabandla (Afro-folk/ Xhosa)

Jeune chanteur originaire de Tsolo, une petite ville de la province du Transkei, à l’est du pays, Bongeziwe Mabandla s’est installé depuis quelques années dans la banlieue branchée et créative de Johannesburg : Melville. Celui qui cite comme références des voix féminines comme Tracy Chapman, Lauryn Hill, ou Ayo s’est mis à la guitare au lycée, et a commencé à composer des balades afro-folk, notamment en xhosa. Son premier EP, Umlilo, sorti fin 2008 a été produit par Paulo Chibanga, le batteur de 340 ML et de Tumi & The Volume.
Voix sensible d’une nouvelle génération de songwriters,
Bongeziwe Mabandla chronique le quotidien d’une jeunesse confrontée aux défis de la société post-apartheid.

Ray Phiri (Mbaqanga)
Figure de la contestation anti-apartheid, Ray Phiri est un artiste majeur de la « sono mondiale » des années 80. Né en 1947, dans la région de Mpumalanga, il débute sa carrière en tant que danseur et son premier cachet lui permet de s’envoler vers son rêve : Johannesburg. Au début des années 80, il crée l’historique Stimela, dont le premier album Fire, Passion and
Ecstasy, donne le ton. Ray Phiri refuse de se laisser enfermer dans un quelconque ghetto et sa fusion de jazz et de mbaqanga a une portée universelle et libertaire. Paul Simon fait appel à lui pour son projet Graceland, en rupture avec le boycott culturel anti-apartheid alors en vigueur dans la plupart des pays occidentaux. L’album prend le parti de montrer la vitalité artistique de la scène noire en Afrique du Sud et l’égalité en noir et blanc. Le disque remporte le Grammy Award de l’album de l’année 1987 et avec Paul Simon, Miriam Makeba et Joseph Shabalala, le guitariste et arrangeur Ray Phiri fait le tour du monde pendant cinq ans. Le succès est total : Graceland s’écoule à 14 millions d’exemplaires à travers le monde. Depuis, il continue sa carrière prolifique et mélange toujours avec créativité les rythmes mbaqanga avec les échos contemporains du monde. En 2012, il a reçu aux côtés de Vusi Mahlasela, un MTN South African Music Awards pour saluer son « inestimable contribution à la musique sud africaine et à son rayonnement international ».

Voix d’Afrique du sud – 50 artistes d’Afrique du Sud – 10 concerts en plein air, dimanche 8 septembre 12h30 – Domaine de Villarceaux – Chaussy

Initiation aux danses pantsula et shangaan, amenez votre panier et profitez des espaces mis à votre disposition dès 12h30

Autour du concert
Restauration légère
« Food trucks » et petites buvettes – p.45

Tarif plein 12€
Tarifs réduits 8 et 6€
Informations & réservations : Festival d’Île de France :
01 58 71 01 01
www.festival-idf.fr
Navettes depuis Paris et Cergy-Pontoise –