Elle n’a pas eu les honneurs du podium aux Jeux Olympiques, et pourtant, elle est médaillée comme ses équipières. Mylène Lazare, la nageuse de l’AASS Sarcelles, est rentrée de Londres avec une médaille de bronze autour du cou, glanée dans le relais 4x200m nage libre. Elle revient sur cette expérience hors norme.

 C’était la première fois que vous participiez aux Jeux Olympiques. Qu’avez-vous ressenti durant cette quinzaine ?

C’était une expérience incroyable, différente, aussi bien sur le plan sportif que sur le plan humain. Les Jeux Olympiques, c’est vraiment inoubliable. On nageait dans une salle de plus de 17 000 spectateurs, il y avait une ambiance formidable. On n’a pas l’habitude de ces atmosphères, même lors des championnats du Monde ou d’Europe.

Qu’avez-vous ressenti au moment de votre course ?

J’avais très envie de donner le meilleur de moi-même. J’étais un petit peu stressée, mais je voulais sentir l’ambiance particulière des Jeux. En plus, l’équipe britannique était dans la même série que notre relais. C’était vraiment le feu dans le complexe aquatique !

Vous avez participé aux séries, mais pas à la finale. Est-ce que vous saviez dès le début que vous ne nageriez pas cette course ?

Oui, je savais que j’avais été sélectionnée pour qualifier le relais pour la finale. C’était mon rôle, et il y avait peu de chances que je nage la finale. Il fallait prendre les étapes les unes après les autres, et si j’avais été sélectionnée pour cette dernière course, cela n’aurait été que du bonus.

Comme vous avez participé aux séries, vous avez remporté une médaille de bronze, comme vos coéquipières qui ont disputé la finale. En revanche, vous n’avez pas pu monter sur le podium. Est-ce un regret pour vous ?

Je le savais dès le début que je ne monterai pas sur le podium. Mais j’aurais quand même voulu vivre ça. C’est un moment grandiose, unique. Lors des championnats d’Europe 2008, nous avions remporté l’or. J’étais montée sur le podium, et c’était déjà inoubliable. Alors aux Jeux Olympiques cela aurait été fabuleux…

Que pensez-vous de la performance de l’équipe de France de natation dans son ensemble (sept médailles, dont quatre en or) ?

De l’intérieur, c’était assez exceptionnel. Ça nous a fait beaucoup de bien, et ça nous a donné surtout beaucoup de motivation pour réaliser de meilleures performances. Les autres nations venaient même nous féliciter !

Vous êtes-vous rendu compte de l’engouement qu’il y avait en France concernant l’équipe de France de natation ?

On ne s’en rendait pas vraiment compte. Nous n’avions pas la télévision française donc on le voyait un peu sur internet. Mais on a réalisé quand on est rentré en France. Le défilé sur les Champs-Elysées, c’était indescriptible. C’est un grand moment, à jamais gravé dans ma mémoire. Bien sûr, certains sportifs français étaient plus acclamés que d’autres, mais voir tout ce monde se déplacer pour nous accueillir… C’était magique.

« Tant que l’envie est là, je continue »

Comment va se passer la suite de votre carrière désormais ?

Je déménage à Saint-Raphaël, pour reprendre mes études. J’ai envie d’autres choses, de nouveaux défis. Je vais commencer un BTS d’assistante de gestion en alternance. Du coup, je nagerai moins, seulement une fois par jour. Mais je garde toutefois des ambitions dans la natation ! Je ne me vois pas du tout arrêter. Tant que l’envie est là, je continue. Je reste toutefois licenciée à Sarcelles, et je retournerai de temps en temps nager là-bas.

Comptez-vous disputer les JO de 2016 à Rio ?

Je ne me projette pas jusque-là encore. Dans quatre ans, j’aurai 28 ans, ce qui commence à faire beaucoup pour une nageuse. Pour l’instant, je me concentre sur les deux années à venir. Je disputerai les championnats de France l’année prochaine, dans l’optique de me qualifier pour les Mondiaux.

Vous avez rapporté la première médaille olympique de l’histoire de l’AASS Sarcelles. Pourquoi avez-vous choisi de rejoindre ce club ?

Lorsque j’ai quitté Montpellier en 2009, je cherchais un club dans lequel je connaissais les dirigeants et entraîneurs. Ça s’est alors fait naturellement avec l’AASS Sarcelles, puisque je les connaissais. Tout se passe vraiment bien là-bas. C’est effectivement la première médaille olympique du club. Je vais la conserver précieusement chez moi ! D’habitude, je laisse mes trophées à mes parents, mais celui-ci, je le garde !