Plus de 200 personnes ont investi la forêt de Montmorency samedi matin. Leur objectif : former une chaîne humaine pour dénoncer des coupes d’arbres en constante augmentation au sein de la forêt domaniale. La caméra de VOtv était sur place.
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l’ONF ennemi public n° 1 de la biodiversité.
Les nombreuses coupes rases réalisées par l’ONF qui trouent de plus en plus souvent les forêts qui nous entourent vous préoccupent et vous nous le faites savoir Monsieur le Maire de Saint-Prix, et c’est très bien. Il serait temps que nos élus s’en aperçoivent car cela fait déjà plus de 40 ans que cela se passe ainsi sans que personne ne bouge.
Avant de s’appeler » Les Amis de la Terre du Val d’Ysieux » notre association s’appelait à sa création en 1972, « SOS SYLVIES » en mémoire à cette petite fleurs qui couvrent d’un tapis blanc les sous-bois au printemps, Anemona nemorosa, Anémone Sylvie (des bois) et qui disparaît définitivement avec toute la biodiversité après une coupe à blanc, grillée par le soleil.
Les paysages familiers que vous aimiez, les ambiances forestières qui faisaient l’agrément de vos promenades se trouvent bouleversés par l’apparition de ces clairières d’un nouveau genre. Où que nous allions, nous nous heurterons désormais aux grillages qui entourent ces secteurs dévastés ; comme Ronsard en son temps, nous avons envie de crier « Ecoute bûcheron, arrête un peu le bras ! ».
Las de ne pas être entendu par les pouvoirs publics et les élus, l’Association écologiste achetait un bois menacé de 12 hectares afin de le protéger contre son urbanisation partielle et la chasse en créant le premier groupement forestier écologique du département.
S’agit-il, comme le prétendent les gestionnaires de ces massifs forestiers, de régénérer des boisements vieillissants et appauvris (l’éternelle fausse excuse de l’ONF) ?
Consultons notre dictionnaire. Régénérer : rétablir ce qui était détruit. Or ces coupes sont suivies, après destruction des souches et girobroyabe des broussailles, de plantations en rangées parallèles de jeunes pieds de l’essence choisie en pépinière.
Il ne s’agit donc pas de régénération, mais de transformation, voir de destruction. Progressivement nous assistons à la disparition de la forêt naturelle, aux essences variées, aux arbres d’âges différents, et à la création de champs d’arbres disposés en lignes, comme des pieds de maïs, pour faciliter la mécanisation. La gestion forestière s’industrialise pour copier le modèle agricole, pourtant tant décrié par tous. Il s’agit là de la mise en pratique du slogan du Grenelle de l’Environnement : « Produire plus tout en préservant mieux la biodiversité. » Produire plus de bois conduit nécessairement à abattre plus d’arbres et à augmenter le volume produit, bien souvent en sacrifiant les plus gros sujets.
Il ne s’agit pas pour nous ici de juger ou de condamner ce que les professionnels appellent une sylviculture dynamique. Nous n’en sommes qu’au stade du constat. Il nous faut savoir si cette transformation de la forêt répond aux objectifs de gestion durable préconisés pour les forêts ou parcs publics.
L’article 6.1 de la charte du PNR Oise – Pays de France ou l’ONF est associée, précise à ce sujet : « Conformément aux principes fondamentaux de la politique forestière nationale, les propriétaires et gestionnaires forestiers visent, par une gestion durable, à garantir la diversité biologique, la productivité, la capacité des forêts à satisfaire, actuellement et pour l’avenir, les fonctions économique, écologique et sociale pertinentes au niveau local, national et international, sans causer de préjudice à d’autres écosystèmes. » Résumons : 3 rôles pour la forêt, produire du bois, préserver la diversité biologique et accueillir le public.
Si l’on en juge par les coupes et les monceaux de grumes que nous pouvons rencontrer le long des chemins, la forêt produit du bois. De ce côté-là, pas d’inquiétude. Et elle en produira encore dans l’avenir, puisque les parcelles rasées sont replantées, mais à condition que le changement climatique ne remette pas tout en cause. En effet, on se souvient qu’après la terrible tempête de fin 1999 les spécialistes avaient recommandé d’éviter les boisements d’arbres d’alignement d’une même essence et de même âge, lesquels résistent moins bien que les boisements mélangés.
Sans doute les forestiers d’aujourd’hui ont-ils reçu l’assurance qu’à l’avenir il n’y aurait plus ni coup de vent ni canicule ni sècheresse !
La diversité biologique, quant à elle, est bien malmenée par ces pratiques productivistes. En effet la brutale mise à nu du sol forestier, son exposition au soleil et au vent, provoquent le dessèchement de la couche superficielle du sol et la disparition du microclimat des sous-bois. La flore forestière et la microfaune de la litière sont inévitablement détruites.
L’essouchement pratiqué dans la plupart des parcelles déboisées ne peut qu’avoir un effet néfaste sur insectes et champignons. Et quelle diversité végétale rencontrer dans un champ d’arbres de même essence ? Et à quoi bon mettre en œuvre la lourde machinerie administrative de Natura 2000 sur des massifs forestiers promis à une gestion productiviste ? Vraisemblablement pour tenter de faire croire à la prise en compte de la seconde partie du slogan du Grenelle de l’Environnement : « tout en préservant mieux la biodiversité. » Croira qui voudra.
Pendant de longues années l’accueil du public se fera dans des forêts en chantier. La gestion paysagère préconisée se traduit désormais par des sentiers, parfois défoncés, encadrés par des successions de parcelles engrillagées et rasées. Et ce n’est pas le mince rideau d’arbres, parfois maintenu devant des étendues vides, qui recréera l’ambiance forestière recherchée par les citadins randonneurs. Ceux-ci sont priés de s’adapter à la forêt de demain et de passer leur chemin.
Et bien non, nous ne considérons pas cette transformation progressive des forêts compatible avec les objectifs affichés de l’écologie durable. Ni l’accueil du public, ni la préservation de la biodiversité ne trouvent leur compte dans cette évolution vers un productivisme forestier forcené d’une époque révolue.
C’est ainsi que lors de réunion du 22 mars 2011 en préfecture de la Commission Départementale de la Nature, des Paysages et des sites, nous avons été les seules à nous opposer à la surexploitation des Parcs communaux de Crouchy et Baillet-en-France par l’ONF pour ces mêmes raisons.
40 ans après que notre association fut créée, rien n’a changé. En 40 ans l’ONF n’a rien appris !
Si l’ONF ne veut pas être montré du doigt comme l’ennemi public n° 1 de la biodiversité, il faudra que cet organisme se dépêche de revoir sa copie.
Etienne Bohler Président des Amis de la Terre du Val d’Ysieux
http://www.amisdelaterre.org