Alors que les magistrats expriment depuis quelques jours leur ras-le-bol face aux attaques du chef de l’Etat, la Ligue des Droits de l’Homme du Val d’Oise a tenu à apporter son soutien à la justice française. Elle dénonce notamment les « erreurs » et la « démagogie » du gouvernement.

Dans un communiqué, la LDH 95  critique une « instrumentalisation » de la justice par le président de la République . « Tous responsables et tous coupables, sauf les gouvernants qui se croient d’ailleurs parfois tout permis » déclare-t-elle. De plus, l’association condamne « les coupes claires dans le budget de l’Etat affaiblissent les services publics ». Elle juge que celles-ci ne permettent pas aux magistrats de travailler dans de bonnes conditions. « La France est aujourd’hui l’un des pays européens qui consacre le moins de moyens à sa justice », insiste la LDH.

« La garantie des droits suppose la séparation des pouvoirs »

La Ligue des Droits de l’Homme du Val d’Oise critique aussi « l’exploitation mensongère du crime et de l’émotion qu’il suscite » par le gouvernement. Dénonçant la posture de l’Etat consistant à reprendre des faits juridiques, en dépit de la séparation des pouvoirs, elle évoque des « calomnies », « pressions politiques » et un « sabotage » des conditions de fonctionnement de la justice. « Depuis des années, la justice est instrumentalisée par le pouvoir politique, à commencer par le président de la République que la Constitution charge pourtant de garantir son indépendance » déclare la LDH 95. Et d’ajouter : « On a même entendu le Premier ministre enjoindre aux magistrats de se taire par compassion pour la jeune fille assassinée : l’indécence n’a décidément plus de limites ».

« La République a besoin d’être respectée : la garantie des droits suppose la séparation des pouvoirs »
conclut l’association.