Pour le maire d’Enghien-les-Bains, l’annonce de Nicolas Sarkozy de supprimer la Taxe Professionnelle en 2010 dont il estime le coût à 20 milliards d’euros et non 8 comme le chef de l’Etat l’affirmait, est précipitée et malvenue. Le divers droite Philippe Sueur n’y voit qu’un point positif : lancer un débat sur cette taxe.

 Surpris comme beaucoup d’élus, Philippe Sueur réagit à l’annonce du Président de la République bien que sa commune soit « à l’abri » en cas de suppression de la Taxe Professionnelle. En effet, la TP ne représente qu’environ 1,2 millions d’euros dans le budget d’Enghien-les-Bains, qui tire une grande partie de ses revenus de la redevance sur le produit des jeux au Casino. Chaque année elle apporte environ 16 millions d’euros à la commune dont le budget avoisine les 59 millions dont 37 de frais de fonctionnement. Cette manne n’échappera donc pas à la cité thermale.

« La taxe carbone ? C’est flou »

Cependant, cette donne n’empêche pas Philippe Sueur d’avoir un point de vue sur cette annonce présidentielle. En tant qu’élu local, il s’interroge sur le bien fondé de cette suppression et n’est visiblement pas d’accord avec le chef de l’Etat.  « Le coût de la suppression de la TP n’est pas 8 milliards d’euros mais 20. Par quoi cette perte va-t-elle être compensée ? La taxe carbone ? C’est encore flou et cet outil pourrait être antiéconomique » déclare-t-il. En effet cette taxe carbone pourrait bien dans un premier temps refroidir certaines industries et une fois qu’elles auront trouvé la parade pour y échapper apporter peu aux collectivités territoriales.

Transférer l’impopularité sur les communes

« C’est encore une fois soumettre les collectivités à la bonne volonté de l’Assemblée Nationale et de l’Etat de voter une compensation financière. C’est une atteinte à l’autonomie des collectivités territoriales, principe qui est pourtant inscrit dans la constitution » affirme le maire d’Enghien qui craint en conséquence « le transfert de l’impopularité sur les communes qui vont devoir lever un nouvel impôt pour compenser les pertes de la TP. »

S’il ne voit « pas comment les communes vont faire », Philippe Sueur voit l’occasion de débattre sur cette taxe. « Le seul point positif dans l’intervention de Nicolas Sarkozy à ce sujet c’est qu’il oblige à se saisir du dossier de la TP, qui reste imparfaite » indique-t-il.

Adrien Hilpert