Au milieu des tours du quartier de la Galatée, de petites maisons toutes identiques sont disséminées tout le long des rues Gallieni et Jonas. Après la seconde guerre mondiale, des habitants de condition modeste ont décidé de se réunir pour se construire leur propre habitat. Après leur travail journalier, les castors se rassemblaient pour bâtir les maisons. « Le boucher est devenu charpentier, l’employé de la SNCF a abandonné ses trains pour devenir maçon », souligne Jean-claude Noyer, maire de Deuil-la-Barre en inaugurant la place des Castors-Jonas, samedi dernier.

« La Galatée était un champ de poiriers »

Une vingtaine de castors assistaient à l’inauguration. Certains habitent toujours dans le quartier et se souviennent de l’époque où la Galatée était encore un vaste champ de poiriers. « De bouche à oreille, on s’est réuni. Il a fallu commencer par abattre les arbres. Puis installer des rails pour transporter les matériaux » se remémore Serge Huguet qui habite rue Galliéni depuis 1958. « Pendant cinq ans, nous n’avons pas eu de jour de congé. Sous la pluie, avec les pieds dans la boue jusqu’aux genoux, nos travaillions pour ériger nos maisons ».
Les équipes s’attaquaient toutes à un lot de dix pavillons. « Tous les castors se rassemblaient autour  du même lot, pour aller plus vite. Dès que l’on couvrait l’ouvrage, on passait à un autre. Depuis tout ce temps, rien n’a bougé. Je suis heureux ici » témoigne-t-il.

73 pavillons construits

Soixante-treize pavillons ont ainsi remplacé les vergers de la Galatée. « Ce quartier est un village au milieu du village, précise le maire. Vous avez fait œuvre d’urbanisme en construisant un quartier qui, cinquante ans après, vit très bien. Cela prouve que vos idées étaient les bonnes », termine-t-il. Les castors aujourd’hui mis à l’honneur se remémorent le bon vieux temps devant quelques photos en noir et blanc. En septembre, une exposition sur leur histoire sera organisée à la mairie.

Caroline MONTSARRAT