Alors que l’Ile-de-France connait depuis plusieurs semaines une succession d’alertes à la pollution atmosphérique, l’association de défense contre les nuisances aériennes (ADVOCNAR), fustige le maintien du trafic aérien par les autorités. Pour justifier leur grogne, les membres s’appuient sur la non-application de la loi Grenelle 2, qui prévoit des mesures de régulation des vols en cas de forte pollution.

 Ce dimanche, l’Ile-de-France a connu un nouveau pic de pollution atmosphérique. Un événement en grande partie lié au trafic aérien important de l’aéroport de Roissy, d’après l’ADVOCNAR. « Pour les oxydes d’azote, Roissy CDG représente l’équivalent d’une fois et demie le boulevard périphérique. Un avion moyen dans la phase d’atterrissage, roulage, décollage représente les émissions de 17 camions parcourant 100 km », explique l’association, citant des chiffres d’Airparif.

Problème, la loi prévoit des mesures pour lutter contre ce type de pollution en periode de dépassement du seuil d’alerte. En vertu de l’article 181 de la loi Grenelle du 2 du 12 juillet 2010, elle dispose « qu’en cas d’épisode de pollution prolongée, le ministre chargé de l’aviation civile prend les mesures nécessaires pour tenir compte de la pollution due aux mouvements d’aéronefs ». Un sujet sur lequel l’ADVOCNAR explique déjà avoir alerté la Direction générale de l’aviation civile, sans succès. « Il a été répondu qu’il était difficile de réduire le trafic, cela pourrait entraîner des annulations de vols ou des retards pour les passagers » explique-t-elle, avant de s’insurger : « Les contrôleurs aériens sont en grève en France, aujourd’hui et demain. Des vols sont supprimés d’autres retardés. Seule la défense des intérêts d’une minorité de privilégiés -les contrôleurs aériens- peut donc justifier de réduire le trafic ? » Un coup de gueule capable de faire changer d’avis les autorités compétentes ?