« Non aux minarets dans le Val d’Oise ! Non à la burqa dans le Val d’Oise ! » peut-on lire sur le tract du candidat UMP aux cantonales sur Gonesse. Un document de campagne qui fait grincer des dents à gauche. Le patron des socialistes dans le département, Dominique Lefebvre, y voit une « connotation clairement xénophobe » et une « dérive populiste ». Geoffroy Didier s’en défend. « Il ne s’agit pas de draguer qui que ce soit, précise-t-il. Mon tract est éminemment républicain. » Autre point de discorde, ce tract se termine par la mention « Votez Didier » sans préciser le prénom. Or le maire PS de Vémars, commune concernée par l’élection du canton de Gonesse, s’appelle Frédéric Didier. Pour lui, « l’objectif est de semer la confusion dans l’esprit des électeurs vémarois en jouant sur l’homonymie. » Une thèse balayée du revers de la main par le conseiller régional UMP. « "Votez Didier" fait partie de mes slogans de campagne, explique-t-il sereinement. Pardonnez-moi de m’appeler Didier ! »

 Incident de campagne, dérive ou simple divergence de point de vue politique ? La question est ouverte. Toujours est-il que le tract du candidat UMP distribué ces derniers jours sur le canton de Gonesse fait polémique. Si bien que ce tract tourne à l’affrontement entre les instances départementales des deux grands partis. Dans un courrier adressé au patron de l’UMP 95, Dominique Lefebvre, demande des explications à Axel Poniatowski, rappelant au passage l’épisode de l’affaire Soumaré lors des régionales l’année dernière. 
 
« Une stratégie irresponsable qui consiste à aller sur le terrain nauséabond de l’extrême-droite »
 
« Cette volonté de cacher aux électeur et aux électrices son appartenance à l’UMP, cette stratégie irresponsable  qui consiste à aller sur le terrain nauséabond de l’extrême-droite en appelant les citoyens à voter « contre les minarets » est la traduction concrète de la dérive populiste et extrême dans laquelle votre formation est engagée sous la houlette du Président de la République depuis des mois et qui n’a eu comme conséquence que de renforcer les positions du Front National » analyse le patron des socialistes valdoisiens, qui en vient à demander à son homologue de l’UMP 95, Axel Poniatowski, quelle sera la position du parti de la majorité présidentielle en cas d’un duel PS – FN au second tour sur certains cantons. Le député-maire de l’Isle-Adam n’a pu être joint pour répondre à nos questions sur cette demande de prise de position par Dominique Lefebvre.

« Notre combat est républicain »

1103-ITW Geoffroy Didier par vonews


 
De son côté, Geoffroy Didier, refuse ce constat. « Mon rôle de candidat est de parler à tout le monde, à tous les citoyens quelles que soient leurs conviction partisanes, développe le candidat UMP sur Gonesse. Si nous voulons combattre l’appareil du Front National qui exploite les souffrances, nous devons dire que le culte doit être exercé dans un cadre républicain. Notre combat est républicain, celui du FN ne l’est pas. »

Autre socialiste gêné par ce tract tant sur le fond que sur la forme : le maire de Vémars. Homonyme du candidat UMP, Frédéric Didier, indique avoir été interpelé par « quelques anciens de sa commune qui lui ont demandé s’il se présentait aux élections. » « Ce tract enfonce des portes ouvertes, estime l’élu vémarois. Qui est favorable à l’asservissement des femmes ? » L’édile ne comprend pas non plus pourquoi ce débat « à dimension nationale » est lancé à l’occasion des cantonales. « Je ne peux que regretter cette démarche qui a quelques relents nauséabonds, conclut le maire de Vémars. Geoffroy Didier marche un minimum sur les platebandes du FN. » 


ITW Frédéric didier par vonews

Autre parti à se saisir de l’affaire : Europe Ecologie Les Verts et son candidat sur Gonesse, Mohamed Ouerfelli. Ce dernier vient d’imprimer un tract où il appelle les électeurs à voter pour le « seul rempart pour éviter un second tour UMP – Front National, qui sont les frères siamois de la politique extrême. »

L’exploitation de ce tract par l’ensemble de la gauche n’arrêtera pas Geoffroy Didier. « Je continuerai de le distribuer », assure-t-il. « Notre combat est contre le Front National, il est éminemment républicain et s’adresse à tous » conclut-il.