CASIMIR ET CAROLINE
Ödön von Horvath / Emmanuel Demarcy-Mota
>théâtre

Munich au début des années 1930. Le pire n’est pas encore arrivé en Allemagne… mais il se profile déjà à l’horizon. Pour l’heure c’est la fête. Précisément celle de la Bière où l’on s’étourdit et où l’on s’autorise toutes les transgressions. Casimir qui vient de perdre son emploi s’y rend, soucieux et préoccupé. Il est venu avec Caroline qui, elle, a envie de profiter des plaisirs de l’instant. Il repartira sans elle. Il l’aime, c’est certain. Et elle aussi l’aime. Mais comme s’attache à nous le montrer Emmanuel Demarcy-Mota « ils sont en plein décalage, en plein malentendu. En perpétuelle balance entre espoir et désespoir ». Alors sous la plume d’Ödön Von Horváth les masques tombent et les certitudes volent en éclats, ce que démontre, dans un impressionnant décor, une éclatante mise en scène du nouveau directeur du Théâtre de la Ville de Paris.

Casimir et Caroline forment un « jeune couple ». Ensemble ils arrivent, chacun de son côté ils repartent. Ödön von Horváth décrit la désagrégation de l’amour dans une société en déséquilibre. Comme dans Peine d’amour perdue (en 1999 au Théâtre de la Ville) et d’ailleurs dans la plupart de ses mises en scène, Emmanuel Demarcy-Mota se passionne pour la fragilité des sentiments et des êtres, pour l’intensité et les brûlures de ce jeu de dupes que deviennent trop souvent les relations humaines, en particulier entre hommes et femmes.
Ici, l’affaire se passe en un vaste espace. Un de ces endroits amples et encombrés où l’on peut se perdre, même si l’on y va en bande pour rencontrer des gens qu’on ne croiserait pas ailleurs : une fête foraine. Pas n’importe laquelle, celle de Munich, la fameuse Fête de la Bière, qui n’est pas réputée pour son extrême raffinement.
Peu importe, on y va pour s’amuser, pour « se lâcher », se plonger dans le faux-semblant, se donner des sensations de liberté, de danger, en tourbillonnant dans les manèges, en abattant des masques dans les stands de tir, en regardant le zeppelin, cette espèce de gros ballon allongé qui a précédé nos actuels A380, traverser le ciel.
Car l’histoire se passe au début des années 30, période de crise économique mondiale, d’où viendra la victoire du nazisme. Chauffeur de maître, Casimir vient de perdre son travail. Pourquoi ? La crise, c’est tout. Le chômage généralisé. Sa copine Caroline est secrétaire, elle a envie de connaître le monde, envie de vivre à plein temps, reproche à Casimir son pessimisme. Mais selon lui, c’est le lot de tout être lucide.

 

production Théâtre de la Ville • nouvelle traduction François Regnault • mise en scène Emmanuel Demarcy-Mota • assistant à la mise en scène Christophe Lemaire • avec Élodie Bouchez, Muriel Ines Amat, Cyril Anrep, Charles-Roger Bour, Cécile Carrère, Ana das Chagas, Laurent Charpentier, Thomas Durand, Sandra Faure, Gaëlle Guillou, Sarah Karbasnikoff, Stéphane Krähenbühl, Olivier Le Borgne, Alain Libolt, Constance Luzzati, Gérard Maillet, Walter N’Guyen, Hugues Quester, Pascal Vuillemot • scénographie et lumières Yves Collet • environnement sonore Jefferson Lembeye

jeudi 11 mars – 19h30
vendredi 12 mars – 20h30
samedi 13 mars – 20h30

L’-Théâtre des Louvrais
Place de  la Paix / Pontoise

>tout public à partir de 14 ans

informations pratiques
tarif plein 20€ – tarif réduit 16€
tarifs abonnés 14€ à 5€

réservations au 01 34 20 14 14 – www.lapostrophe.net