Depuis le 2 juin, la municipalité d’Argenteuil ne délivre plus les passeports biométriques qu’aux habitants d’Argenteuil-Bezons. Son maire, Philippe Doucet, justifie cette décision par le coût élevé de cette nouvelle charge pour sa commune. Il demande « une revalorisation de la dotation de l’Etat », aujourd’hui fixée à 3€ sur les 22 que coûte la réalisation d’un passeport.

 Le contribuable argenteuillais doit-il payer les passeports de ces voisins ? C’est en substance la question posée par Philippe Doucet qui dénonce, dans un communiqué, un nouveau désengagement de l’Etat avec le transfert des demandes de passeports aux municipalités sans véritable compensation financière.

Depuis le 14 mai dernier, quelques 2000 communes sont chargées d’accueillir les demandes de passeports. Avec ce nouveau dispositif, « un passeport biométrique coûte 22 euros à la collectivité, l’Etat ne versant que 3 euros de dotation, les 19 euros restant sont donc à la charge du contribuable Argenteuillais » indique la mairie. A ce déficit, s’ajoutent « les délais d’attente allongés et les désagréments dus aux nombreuses défaillances techniques du matériel informatique mis à disposition par l’Etat» précise la municipalité.

Ainsi depuis le 2 juin, le maire Philippe Doucet a décidé de « suspendre la délivrance des passeports biométriques aux non-résidents des villes d’Argenteuil et de Bezons, afin de maintenir un service public de qualité et tant qu’il n’y aurait pas de réelle contrepartie des coûts. » Cette décision n’a pas été prise « contre les autres villes dont Argenteuil doit gérer les demandes de passeports » tient à préciser la mairie.

« Prêt à engager un bras de fer avec l’Etat »

« Il est inacceptable que les contribuables Argenteuillais aient à subir une nouvelle fois, le désengagement de l’Etat. Les dotations sont insuffisantes et je suis prêt à engager un bras de fer avec l’Etat, jusqu’à ce qu’une solution équitable et juste soit trouvée. Je dois également protéger le personnel administratif contraint aux heures supplémentaires et à une surcharge de travail » explique Philippe Doucet qui invite les élus des autres communes à le rejoindre dans son combat.