Malgré l’amélioration du cadencement des rames aux heures creuses depuis un an, les usagers du RER A sont confrontés à trop d’incidents sur cette ligne saturée. Et le Livre blanc réalisé par les élus ne laisse guère entrevoir de solutions pour les habitants du Val-d’Oise.

 Le RER A est un peu le serpent de mer des Val-d’Oisiens. L’agglomération qu’on appelait alors la « ville nouvelle » de Cergy-Pontoise ne l’a vu arriver qu’en 1976, presque dix ans après Saint-Germain-en-Laye. Ce retard s’inscrit encore dans la vie quotidienne : l’embranchement vers Cergy est co-administré par la RATP et la SNCF, ce qui accroît les pesanteurs bureaucratiques et les dysfonctionnements. De plus jusqu’en 2008, il y avait deux fois moins de rames vers Cergy que vers Saint-Germain, pour deux fois plus de voyageurs. Même si ce déséquilibre s’est amenuisé, les Cergypontains se sentent les mal-aimés du Syndicat des transports d’Ile-de-France (STIF)

Depuis l’amélioration du « cadencement » aux heures creuses, aucune nouvelle mesure ne semble pouvoir modifier sensiblement la capacité et les conditions de transport, sinon la généralisation des rames à deux étages. La ligne A du RER qui fête cette année ses 40 ans, est la plus chargée d’Europe : 286 millions de voyageurs en 2007, le cap des 300 millions devant être vraisemblablement dépassé en 2010… sinon dès cette année. Seule la crise économique semble en mesure de retarder la saturation totale alors que le trafic a augmenté de 19 % aux heures de pointe pour la seule année 2007.

Menés par Emmanuel Lamy, maire (UMP) de Saint-Germain-en Laye, une soixantaine d’élus franciliens, toutes tendances confondues, que traverse la ligne, ont rédigé un « livre blanc des dysfonctionnements du RER A ».
Reconnaissant « le ras-le-bol de nos concitoyens », les élus dénoncent l’absence de mesures sérieuses de l’Etat, du Stif, de la RATP et de la SNCF durant ces vingt dernières années.

Proposant un plan de réaménagement de l’ensemble du réseau d’Ile-de-France (RER A compris), Jean-Paul Huchon, président du Stif suggère d’investir 18 milliards d’euros… dont 6 seraient apportés par l’Etat, qui n’est pas d’accord. De son côté, la RATP a avancé un plan d’amélioration comprenant la modernisation du matériel de 1,3 milliard d’euros (l’actuel matériel, souvent vétuste, est responsable du doublement des incidents d’exploitation en deux ans).

Rien qui permette aux Valdoisiens de voir le bout de leurs difficultés. C’est bien le creusement d’un nouveau tunnel doublant celui qui traverse Paris de part en part, qui seule permettait de faire face au défi d’une explosion de la fréquentation : en 2003, le trafic quotidien avait dépassé le million de voyageurs à sept reprises. En 2008, ce fut le cas un jour sur deux !