Le président de l’établissement val-d’oisien ne veut pas « replonger dans la psychose des confinements ». Face à la hausse des factures énergétiques, il évoque d’autres pistes pour la sobriété énergétique demandée par le gouvernement, telles que décaler le second semestre ou encore retarder le chauffage.

L’hiver risque d’être rude. Suite à la guerre en Ukraine, les approvisionnements en gaz russe se font plus rares, plongeant l’Europe dans une crise énergétique. Et pour éviter des scénarios de coupures de courant ou de problèmes de chauffage, le gouvernement d’Emmanuel Macron demande la mobilisation de tous. Un appel auquel n’échappe pas l’université de CY. « L’État nous demande de baisser de 10 % l’énergie », indique le président de l’établissement, François Germinet.
 
Mais c’est surtout pour des raisons budgétaires que la faculté val-d’oisienne traque les économies. Ici, la facture énergétique devrait doubler d’ici à 2023 selon les calculs de la direction. « Nous sommes sur un budget annuel de 3,5 M€ qui passerait à 7 M€. Or, nous n’avons pas ces sommes », témoigne François Germinet. Une situation « intenable » qui empiéterait sur l’enveloppe dédiée à la formation ou encore à la recherche.
 

Des mesures différentes pour chaque campus

Si l’établissement discute avec l’État pour obtenir des aides financières, l’université CY n’a d’autres choix que de réfléchir à un plan de sobriété énergétique. « On a plusieurs leviers qu’on peut activer », assure le président qui veut acter ces mesures avant les vacances de la Toussaint.
 
Plusieurs pistes ont été évoquées et seront différentes d’un site à l’autre dont les activités sont actuellement étudiées. « Le site de Pau a moins froid qu’à Cergy », illustre François Germinet. En outre, les campus raccordés au chauffage urbain, tels qu’à Cergy ou à Saint-Martin, coûtent moins cher que d’autres. Pour autant, tous devraient voir retarder le moment de chauffe de leurs bâtiments à début novembre, au lieu du 15 octobre.
 
La direction pense aussi réduire l’activité de certains campus « lorsqu’ils sont moins utilisés ». « En janvier, il y a peu de cours et plutôt des examens, donc on peut regrouper les examens sur un site. On peut aussi fermer plus tôt en hiver en concentrant les cours du soir », détaille François Germinet. Ce dernier n’exclut pas non plus de décaler d’une semaine le second semestre, quitte à déborder sur les beaux jours.
 

Une campagne de sensibilisation pour les bons gestes

« Il y a beaucoup de possibilités », souffle la direction encore en pleine réflexion. Une certitude néanmoins : celle de ne pas remettre les étudiants en distanciel. « Il est hors de question de faire ça. On veillera toujours à préserver l’enseignement en présentiel parce que la perspective de se mettre en distanciel va replonger tout le monde dans la psychose des confinements », juge François Germinet.
 
En amont, l’université compte créer une campagne de sensibilisation aux bons gestes au sein de ses murs, tant certaines mesures de sobriété « sont de l’ordre du bon sens et doivent être pérennisées ». « Ce serait bien de vérifier que les salles ordinateurs ne restent pas allumées tout le week-end, que les instruments de recherche ne soient pas en activité constante ou que la dernière personne qui part pense à bien éteindre la lumière », avise François Germinet.