Après une fermeture soudaine en 2020, le planning familial du Val-d’Oise va reprendre ses quartiers à la Tour bleue de Cergy, son adresse emblématique. Gérée par une toute nouvelle équipe, l’association sera opérationnelle dès septembre prochain.

« C’est génial car c’est un lieu qui est identifié par tout le monde ! », s’exclame Ambre Ghali, coprésidente du planning familial val-d’oisien, en recherche d’un local depuis des mois. Dès la rentrée prochaine, le planning familial retrouvera son adresse historique après deux ans d’absence, celle de la Tour bleue, composée d’une nouvelle équipe. Situé sur la dalle du grand centre à Cergy, son emplacement est « idéal », souligne la bénévole, les locaux étant au rez-de-chaussée, à proximité d’une gare et d’un commissariat.
 
Selon Ambre Ghali, pas un seul cergyssois « n’a pas déjà eu affaire à ce lieu ». Née en même temps que l’ex-ville nouvelle, soit il y a plus d’une quarantaine d’années, l’antenne val-d’oisienne accueillait en moyenne 1700 personnes par an. Constitué de bénévoles, de salariés et de médecins, ce réseau associatif planning familial se donne pour mission l’éducation sexuelle, l’accès à la contraception et peut pratiquer des avortements, tout en garantissant un accueil anonyme et inconditionnel pour toutes et tous.
 

Le cri d’alerte des professionnels de santé

Mais, en janvier 2020, le lieu ferme ses portes « du jour au lendemain » et l’équipe associative du 95 se disperse. Le Val-d’Oise se retrouve ainsi privé de son seul planning familial. Un arrêt brutal, lié à des soucis de gestion, qui a poussé la Cergyssoise Ambre Ghali et d’autres habitantes à former un collectif pour pallier cette situation « compliquée ». « La fermeture a brouillé les pistes pour le public qui avait l’habitude de venir. Le planning familial faisait le relais vers des structures médicales et intervenait aussi directement avec des offres de soin », regrette Ambre Ghali.
 
D’autant qu’après un état des lieux du territoire, les bénévoles se sont rendues compte que l’accès aux soins concernant la sexualité est critique dans le Val-d’Oise. « Nous avons rencontré des professionnels de santé et ils ont tous lancé un cri d’alerte car ils ne sont pas assez nombreux et manquent de matériel », signale la coprésidente. Pratiquer un avortement a notamment été compliqué dans un contexte de crise sanitaire ponctué de confinements, avec des hôpitaux saturés.
 

« C’est nécessaire pour que la population puisse s’informer sur la sexualité »

Face à ce constat, le collectif a relevé ses manches et mené diverses actions : sensibilisation dans les collèges ou encore divers projets menés sur la charge mentale et la précarité menstruelle avec des centres sociaux et des maisons de quartiers. Il crée une association et rejoint dans la foulée, en décembre 2021, le réseau du planning familial. Grâce à cela, les bénévoles commencent à toucher des subventions. Elles entrent ensuite en contact avec l’agglomération de Cergy-Pontoise (CACP) pour trouver un local. Un point de chute est trouvé en ce mois de juin, soit sept mois après avoir entamé les recherches. C’est un « soulagement » pour l’association qui voit enfin le bout du tunnel.
 
« Je suis ravie que le planning puisse reprendre correctement ses fonctions. C’est nécessaire que la population puisse s’informer sur la sexualité et avoir une écoute professionnelle », considère Keltoum Rochdi, conseillère municipale de Cergy. Si les locaux n’appartiennent pas à la CACP, la collectivité a fait en sorte que l’association n’ait pas de loyer à payer. Cergy-Pontoise compte aussi lui attribuer une subvention pour absorber le reste à charge et doit remettre l’espace à neuf avant la réouverture en septembre 2022.
 
« Je ferai mon maximum pour accompagner cette nouvelle équipe dynamique et motivée », assure l’élue socialiste. Composée d’une salariée et de bénévoles, l’antenne val-d’oisienne est fière d’avoir dans ses rangs des éducatrices, des enseignantes ou encore des sages-femmes à la retraite. « Ce sont des personnes qui ont des compétences en lien avec l’exercice d’un planning familial », lance Ambre Ghali. Une autre salariée doit être recrutée durant l’été (une conseillère conjugale et familiale) pour renforcer l’équipe et accueillir au mieux le public.