Alors que le rapport d’enquête publique devait être rendu sous peu, la société porteuse du projet, ECT, vient de retirer son projet d’extraction de granite. Celui-ci était fortement décrié par les habitants du secteur notamment à Méry-sur-Oise.

C’est une victoire pour les Mérysiens. À quelques jours d’un avis rendu par des enquêteurs publics, le groupe ECT a retiré, jeudi 10 février, son projet d’exploitation de la carrière du fond de Vaux, sur la commune de Saint-Ouen-l’Aumône.

 

« C’est une grosse satisfaction, mais que d’efforts ! », se réjouit Yves Orio, président de l’ADEPFV, association de défense de l’environnement et du patrimoine du fond de Vaux. Une victoire pour cette association constituée il y a quatre ans et qui s’était fortement mobilisée durant l’enquête publique fin 2021, avec notamment une pétition signée par près de 15 000 personnes.

 

Craintes pour la santé et l’environnement

Dans le projet souhaité par le groupe ECT, il était question d’extraire et transformer du calcaire en granulat [forme de ravier pouvant servir à réaliser des mortiers, ndlr]sur le site de l’ancienne champignonnière du fond de Vaux. Une activité inacceptable pour les habitants du secteur, qui craignaient poussières et microparticules, dans une zone où les premières maisons, deux écoles et une crèches sont situées à quelques centaines de mètres.

 

Pour Yves Orio, il y avait « un problème de santé publique » et un risque « de maladies pulmonaires », en plus du « bruit et d’une importante circulation de camions [sur la départementale 922] ». Sans compter un impact environnemental. « Il y a des animaux comme des chauves-souris sur cette carrière, il y a un écosystème, qui s’est créé », explique le président de l’ADEPFV.

 

L’association reste sur ses gardes

Contacté, le porteur du projet explique avoir retiré son projet pour des raisons techniques. « La SAFV souhaitait créer un nouvel accès au site. Cet accès entièrement sécurisé aurait grandement optimisé l’intégration locale des activités d’exploitation et de remblaiement de la carrière. Face à l’impossibilité d’obtenir une quelconque maîtrise foncière sur la parcelle de l’accès pressenti, la SAFV a préféré retirer son projet », explique Julien Golaszewski, directeur adjoint du développement chez ECT et Président de l’SAFV.

 

De son côté, le président de l’association de défense de l’environnement et du patrimoine du fond de Vaux avance une autre explication. « Le rapport [de l’enquête publique]  allait être négatif pour eux. […] Nous avions fait des centaines de remarques [lors de l’enquête publique], il y avait tellement de choses qui n’allaient pas dans ce projet », estime Yves Orio.

 

Mais celui-ci dit rester prudent. Un premier projet avait déjà été déposé il y a près de 10 ans. « Un avocat avait été pris pour le premier projet, et on en avait un sous le coude pour ce second projet, si ECT n’avait pas déposé les armes on aurait continué à se battre ». « Pour l’instant ils ont été calmés, mais on reste vigilant, s’il y a d’autres projets on est prêt », conclut Yves Orio.