L’aménagement d’un second port Cergy 2 étant définitivement tombé à l’eau, la municipalité de Cergy envisage, à la place, de construire de nouveaux logements. Un projet qui n’emporte pas les suffrages de l’opposition de gauche et de droite.

Il y a du nouveau dans le projet d’aménagement du quartier Port Cergy. Près de 70 logements collectifs ou individuels en accession, d’une hauteur de deux étages maximum, pourraient voir le jour dans les secteurs du brûloir, de la pérouse et des plantes. Une urbanisation dont « l’ambition et le périmètre ont diminué » depuis l’abandon en 2019 du projet de construction d’une seconde marina. Cette extension décriée était loin d’être du goût des riverains qui s’inquiétaient de la bétonisation de terres agricoles et de la destruction d’habitations.
 
« Le choix qui s’est fait aujourd’hui est celui de la préservation de huit hectares de terres agricoles qui permet à trois maraîchers de pouvoir développer leur culture. Elles auraient disparu avec le port Cergy 2 », justifie le maire (PS) de la ville, Jean-Paul Jeandon. Pour l’instant, ce projet immobilier, appelé « Opération brûloir », n’en est qu’à sa « première esquisse », prévient l’édile. Ce dernier assure qu’il faut encore réfléchir à comment retravailler le quartier en y intégrant un nouveau plan de stationnement et de circulation, « tout en lui gardant son identité ». Le tout, « en concertation avec les habitants », insiste l’élu.
 

« Une urbanisation sans aucune justification d’intérêt général »

Dénonçant cette « urbanisation tous azimuts », Alexandre Pueyo, conseiller municipal d’opposition (LR) ne comprend pas comment la ville peut construire autant de logements « dans cette zone compliquée avec des culs-de-sac ». Pourtant contradicteur de la première heure du feu projet de construction d’un second port de plaisance, il ne cache pas que ce nouveau projet est « encore pire que l’idée d’un Cergy 2 ». « Il n’y a aucune vision », ajoute-t-il.
 
De son côté, Dominique Lefebvre (DVG), lui qui était en faveur de Cergy 2, critique une « politique de la gribouille ». « Cette délibération propose une urbanisation sans aucune justification d’intérêt général. Nous avions un projet appelé port Cergy 2 et il s’agissait d’abord de trouver une solution à la viabilité d’une infrastructure portuaire qui fut un élément d’attractivité très important », argumente le prédécesseur de Jean-Paul Jeandon à la tête de l’agglomération de Cergy-Pontoise et de l’ex ville nouvelle.
 
La municipalité doit encore faire approuver la nouvelle convention avec l’établissement public foncier d’Île-de-France (EPFIF) dont les termes ont été redimensionnés. Celle-ci prévoit de réduire l’engagement financier de la ville à 4 M€, contre 10 M€ auparavant avec le Port-Cergy 2.