Soucieux de préserver les terres agricoles du Triangle de Gonesse, deux collectifs environnementalistes ont saisi une nouvelle fois la justice pour empêcher la construction de la seule gare val-d’oisienne de la ligne 17 du Grand Paris Express.

La bataille juridique continue autour de l’urbanisation des terres agricoles à l’est du Val-d’Oise. Le collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG) et l’association francilienne France Nature Environnement (FNE) ont saisi le Conseil d’État pour tenter de contrer la décision de la Cour administrative d’appel de Paris. Cet arrêt, rendu le 7 octobre, a validé la poursuite du chantier de la ligne 17 du Grand Paris Express nord et la construction de sa seule gare val-d’oisienne, malgré un premier recours déposé par les associations écologistes et les recommandations du rapporteur public. Ce dernier avait conclu que l’étude d’impact était « insuffisante » au regard des effets que pourrait avoir cette construction.
 
Cette gare a pour but de desservir la ZAC du Triangle de Gonesse, dont l’aménagement en zone d’activité de 110 hectares a été confirmé en mai dernier par Jean Castex, puis par le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, le 1er octobre. Une administration de l’État, une extension du marché de Rungis ou encore une cité scolaire internationale doivent s’y implanter, remplaçant le projet initial d’un méga complexe de commerces et de loisirs, Europacity, abandonné en 2019.
 
L’urbanisation de ces terres, attendue et défendue par les élus du territoire, ne ravit pas les écologistes qui le comparent à un « massacre de l’environnement des Franciliens ». Pour eux, ce chantier « porterait atteinte à 27 espèces protégées, perturberait les nappes phréatiques et détruirait des centaines d’hectares de terres agricoles ». Un « étalement urbain » qui menacerait « l’autonomie alimentaire des Franciliens », regrette Bernard Loup, président du CPTG, pour qui rien ne justifie cette gare.
 
Ce dernier ne se fait pourtant plus trop d’illusions, mais n’abandonne pas car « rien n’est encore réglé ». Le Conseil d’État n’a pas de délai légal pour répondre au recours déposé par les associations. « Cela devrait prendre au moins un an », précise l’avocat de l’association.