Le Conseil d’État a rejeté, début octobre, l’arrêté de la cour administrative d’appel qui bloquait la construction du tronçon Est de l’avenue Parisis. Défendue par le département, cette 2×2 voies, entre Bonneuil-en-France et Groslay, est critiquée par trois associations écologistes.

C’est un nouveau rebondissement juridique dans l’affaire de l’avenue du Parisis Est. Il y a trois semaines, le Conseil d’État a retoqué l’arrêt de la cour administrative d’appel de Versailles, à cause d’un vice de forme, remettant en question la suspension de la construction d’une route 2×2 voies entre Groslay et Bonneuil-en-France. L’instance administrative doit ainsi se prononcer une seconde fois sur l’avenir du tronçon long de 5,5 km, qui doit permettre de relier les autoroutes A15 et A1.
 
Cette dernière avait confirmé l’annulation de la déclaration d’utilité publique du projet en 2019, suite au recours déposé par trois associations (SOS Vallée de Montmorency, Val-d’Oise Environnement et Les Amis de la Terre du Val-d’Oise). D’après elle, les conditions de financement de cette portion de route, estimé à 146 M d’€, n’étaient pas suffisamment explicites. Une conclusion qui ne passait pas aux yeux du département du Val-d’Oise, maître d’ouvrage du projet, qui a saisi le Conseil d’État l’année dernière, « déterminé à réaliser ce tronçon si attendu ».
 

« Répondre à l’évolution démographique du territoire »

La collectivité est aujourd’hui satisfaite de ce retournement de situation. Elle avait, par ailleurs, mené en 2020 une concertation avec les communes concernées par ce projet. Celles-ci seraient « unanime[ment]» en faveur de la construction cette portion de route, d’après Anthony Arciero, conseiller départemental, délégué aux routes. De quoi rassurer le conseil départemental qui souhaite « répondre à l’évolution démographique du territoire » et « régler les problèmes de circulation de cette zone urbaine dense », en créant cette voie express aux côtés de nouvelles voies dédiées pour les bus et les vélos.
 

 
L’argument est d’une « extrême faiblesse » pour le collectif Vivre sans BIP, opposant de longue date au projet. Dénonçant le « coût énorme » que représente ce chantier pour un « département déjà endetté », Vincent Gayrard, membre du collectif, regrette son « non-sens ». « On devrait tout faire pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, fulmine-t-il. Or, créer une route, c’est inciter les gens à prendre la voiture pour des trajets courts. »
 
En attendant, les associations écologistes espèrent que la cour va « [leur]donner raison encore une fois » et juger ce dossier comme elle l’a fait en 2019. Pour l’instant, la date à laquelle elle doit se prononcer n’est pas définie.