La première étape de l’implantation d’un Rungis bis dans l’est du département est amorcée. L’entreprise gestionnaire, la Semmaris, lance un appel à idées afin d’adapter au mieux son projet aux attentes du territoire.

La Semmaris, société administratrice du marché d’intérêt national (MIN) de Rungis, attend de nouvelles idées pour son projet d’extension « Agoralim » dans l’est du Val-d’Oise. Via un questionnaire en ligne, sur un site dédié, tout le monde peut s’exprimer sur les thématiques structurant ce nouveau pôle d’alimentation : agroalimentaire, logistique de proximité, production locale, etc.

Cette boîte à idées sera ouverte jusqu’au 30 septembre prochain. S’ensuivra une phase de concertation afin que « la Semmaris engage une phase de dialogue avec les porteurs d’idées sélectionnées (…) et identifie avec eux les possibilités de partenariats », communique la direction. Adoptant une démarche de « co-construction » avec les acteurs du département, le groupe veut ainsi donner un « élan écologique et économique au territoire », tout en favorisant « le développement de la production locale et des circuits courts ». Les propositions retenues seront présentées au Premier ministre, Jean Castex, au début de l’hiver.

3 000 à 5 000 emplois annoncé

Annoncé dans le cadre du plan pour le Val-d’Oise par ce dernier, en mai dernier, cet aménagement du Triangle de Gonesse est attendu depuis longtemps par les élus du territoire. « C’est une très bonne chose que le projet se fasse chez nous. Roissy Pays de France vient de recevoir le label PAT (Projet Alimentaire Territorial). Avoir le MIN-nord ici, c’est pouvoir appliquer notre programme », se réjouit Pascal Doll, président (LR) de l’agglomération. Il est rejoint par le maire de Gonesse, Jean-Pierre Blazy, qui y voit le moyen « de donner de l’attractivité au territoire ».

Au contraire, Bernard Loup, opposant historique à l’urbanisation de cette parcelle, « doute de ce projet ». Restant sur ses gardes, il attend de voir comment le « MIN de Rungis va y arriver », dans la mesure où le domaine agricole « n’est pas son métier ».

Souhaitant couvrir toute la chaîne alimentaire, « de la production agricole à la distribution en passant par la transformation », Agoralim, petit frère du MIN de Rungis, sera multi-sites. « Il comprendra un site dédié à l’agriculture sur le Triangle de Gonesse et une ou plusieurs plateformes de distribution situées à proximité », précise la Semmaris. D’un montant estimé entre 600 et 800 M d’€, cette implantation devrait conduire à la création de 3 000 à 5 000 emplois, d’après elle.