Largement battus au second tour des élections départementales, Philippe Métézeau et Célia Jacquet-Léger ont vu leurs bulletins de vote annulés à Saint-Gratien. Une coïncidence amère pour le vice-président sortant, qui s’est produite uniquement dans la commune dirigée par son successeur, Julien Bachard. Un signalement a été fait à la préfecture.

La défaite est-elle moins cinglante qu’il n’y paraît ? Au département depuis près de 20 ans, Philippe Métézeau (UCD) a cédé son siège ce dimanche à son ancien remplaçant de 2015, Julien Bachard (LR). Le maire de Saint-Gratien a même récolté près de 62% des voix sur le canton d’Argenteuil 1. Un score gonflé par l’annulation des 1 105 bulletins de vote en faveur de son adversaire sur son propre fief de Saint-Gratien. Pas de quoi faire basculer le canton, mais suffisant pour ramener son résultat autour de 55%. Motif du rejet :  les noms de famille inscrits sur les bulletins ne figuraient  « pas dans l’ordre alphabétique » et ont donc été « déclarés nuls lors du dépouillement, selon le code électoral », selon les mots Julien Bachard dans un message sur sa page Facebook au lendemain du vote. 

 

« Ça ne tient pas debout »

Si le tandem dissident de la majorité départementale l’admet volontiers, il rappelle que les noms des candidats ont été placés « sur la même ligne et au même niveau ». D’après Philippe Métézeau, ce changement de mise en page entre les deux tours n’aurait pas influencé les électeurs : « c’est ubuesque de jouer là-dessus et ça ne tient pas debout ». 

Cette situation est d’autant plus « inacceptable », selon lui, que la préfecture n’a rien trouvé à redire. « Au lendemain du premier tour, les trois magistrats de la commission de propagande ont validé nos bulletins de vote », explique le politicien. Il rappelle par ailleurs que les mêmes bulletins de vote « ont bien été comptabilisés à Sannois et aux coteaux d’Argenteuil ». 

 

Des « mauvais perdants » ?

Remontés, les perdants ont fait mention de l’annulation des bulletins en leur faveur sur le procès-verbal de Saint-Gratien, destiné à la préfecture. Si les services de l’État ne prennent pas en compte leur demande, le duo envisage de déposer un recours auprès du tribunal administratif dans la semaine. Contactée, la préfecture indique que le dossier est en cours d’étude auprès du bureau des élections. « Nous tenons à cette validation par respect pour les 1105 électeurs qui nous ont choisis dans un contexte d’abstention forte. Avec des bulletins nuls, c’est comme s’ils ne s’étaient pas déplacés ou n’avaient rien mis dans l’enveloppe », argumente Philippe Métézeau.

Directeur de campagne du binôme gagnant, Xavier Albertini veut clore le débat : « que les bulletins soient annulés ou pas, ils ont gagné le scrutin ». L’édile de Saint-Gratien, Julien Bachard n’a pas souhaité s’exprimer davantage. « Il ne veut pas créer une surenchère inutile à cause de mauvais perdants », conclut son directeur de campagne.