Les duos sortants Cédric Sabouret / Djida Techtach, issus de l’opposition socialiste, et Monique Merizio / Alexandre Pueyo, de tendance droite, candidatent séparément aux  élections départementales du Val-d’Oise, sur les cantons de Villiers-le-Bel et Cergy 2. Une décision qu’ils justifient par une mésentente politique.

Ils font partie de la moitié des sortants qui se représentent en vue de garder leur siège au conseil départemental du Val-d’Oise. Et pourtant, ils se démarquent des autres en se séparant de leur partenaire actuel. Si la conseillère départementale du canton de Villiers-le-Bel, Djida Techtach (DVG), a décidé de ne pas poursuivre avec Cédric Sabouret (PS) pour des raisons « stratégiques », Alexandre Pueyo (Libres!), élu sur le canton de Cergy-2, n’a pas voulu rempiler avec son acolyte Monique Merizio (SE), qu’il juge aujourd’hui « peu clair politiquement ».

 

Ces candidats sortent d’un mandat particulier puisqu’ils ont dû s’adapter à un nouveau mode de scrutin, imposé lors des dernières élections départementales. Depuis 2015, les conseillers se présentent en duo, un homme et une femme, afin de faire respecter le principe de parité. Ils logent ensuite ensemble à l’Assemblée, pour une durée de six ans. « Il a fallu construire en catastrophe », se souvient Djida Techtach. Les élus reconnaissent sans difficulté que le travail à deux a été un exercice difficile. « Nous avons mis un ou deux ans à nous stabiliser », confie le député ex-LR.

 

« Il ne m’a pas laissé de place »

 

Ainsi, pour éviter de se marcher dessus, chacun a eu ses propres méthodes. Si le duo sortant de la majorité a préféré se répartir le travail par thématiques, Cédric Sabouret et Djida Techtach, quant à eux, se sont divisé le canton. « Nous n’avions pas la même façon de vivre notre mandat, ni les mêmes objectifs avec Monique Merizio. Je n’avais pas de répondant en face de moi », soutient Alexandre Pueyo. Pourtant, son ancienne alliée assure avoir porté « cette lourde tâche qu’est la gestion des dossiers de médiation ». « Il ne m’a pas laissé de place et je me suis sentie lésée », déplore-t-elle.
 

Deux des six binômes qui se présentent sur le canton de Cergy 2. En haut, le duo (SE) Hervé Flotczak et Monique Merizio ; en bas, le duo (LR) Edwina Manika – Etoré et Alexandre Pueyo

 

Ce n’est pas tant un problème de cohérence de travail qui a dérangé le binôme de gauche, vu qu’ « il y a toujours eu un esprit de groupe », selon la conseillère ex-PS, mais plutôt « une différence de vision sur ce qu’est la politique », d’après son feu coéquipier. En conflit avec le maire de Gonesse qui soutient l’investiture de Djida Techtach, il regrette que ce dernier, ainsi que l’édile de Villiers-le-Bel, « parrainent des adjoints à eux comme candidats et qu’ils ne veulent pas que l’avenir du territoire de l’est s’incarne chez d’autres ». Ces différends ont convaincu la première adjointe de Jean-Louis Marsac (DVG) de faire route sans Cédric Sabouret et de lui préférer Christian Cauro, adjoint au maire Jean-Pierre Blazy. « En tant que conseiller départemental, il est nécessaire de travailler main dans la main avec les élus locaux pour mener des projets à bien », considère-t-elle.

 

Un problème de posture politique

 

Cédric Sabouret n’apprécie pas non plus la posture politique de son ancien binôme. Alors qu’elle s’est présentée sous l’égide socialiste en 2015, elle a quitté ce parti à peine un an après, en même temps que les élus de Villiers-le-Bel et Gonesse. Désormais DVG, elle dit pourtant rester « profondément une femme de gauche ». « Son socialisme est soluble dans le maintien de ses intérêts personnels », fulmine le conseiller départemental qui se représente avec la jeune Cécilia Toungsi-Simo.
 

Deux des sept binômes qui se présentent pour le canton Villiers-le-Bel. En haut, le duo (PS) Cédric Sabouret et Cécilia Toungsi-Simo ; en bas, le duo (SE) Christian Cauro et Djida Techtach.

Alexandre Pueyo tient des propos similaires vis-à-vis de son ancienne partenaire, soutenue par le parti LREM depuis peu. « Ce mouvement ne me semble pas bon. Je souhaite rester dans la majorité départementale qui réunit les élus de droite et du centre », se défend-il en candidatant dorénavant avec Edwina Manika-Etoré, sous la bannière républicaine. Or, Monique Merizio assure ne pas avoir changé et se dit de la « droite centriste ». Elle se présente aujourd’hui avec Hervé Florczak, maire (DVG) de Jouy-le-Moutier. Un choix qu’elle justifie par une « belle entente » avec ce dernier. « Nous n’avons pas de problème d’alignement politique puisque nous partageons les mêmes valeurs de respect et de proximité », conclut-elle.