À Argenteuil, dans la nuit de lundi à mardi, des tirs de mortiers d’artifice ont été tirés dans le quartier du Val-d’Argent, prenant pour cible les forces de l’ordre qui n’ont procédé à aucune interpellation. Si neuf voitures ont été brûlées, aucun blessé n’est à déplorer.

Tout a commencé aux alentours de 22h30 après l’incendie d’une voiture dans le quartier populaire du Val-d’Argent. « Les pompiers sont arrivés par la suite, avec la police nationale », explique la mairie. C’est à ce moment-là qu’ont débuté les tirs de mortiers, jetés par une trentaine d’individus, selon la ville, une cinquantaine d’après le syndicat de police.

 

« Disséminés en petits groupes, ils nous attendaient, vêtus de noir, gantés et masqués », insiste Grégory Lange, secrétaire régional adjoint du syndicat Alliance Police nationale du Val-d’Oise. Les violences urbaines ont duré « presque quatre heures », d’après ce dernier.

 

« La voiture brûlée était un appât »

 

Si la mairie ne confirme pas qu’ils visaient les pompiers ou la police, elle parle tout de même de « tirs rasants ». L’évidence est toute autre pour le policier. « La voiture brûlée était un appât. Une centaine de mortiers de très gros calibre et des cocktails Molotov ont été envoyés », déplore-t-il.

 

Ces heurts n’ont fait aucun blessé, seulement des dégâts matériels. Neuf voitures ont été calcinées, dont « cinq étaient côte à côte », précise l’hôtel-de-ville, ainsi que quatre containers. « Une voiture de police a aussi été endommagée par les tirs », surenchérit Grégory Lange. Les violences ont cessé autour de 2h du matin, sans qu’aucun individu n’ait été interpellé.

 

« Je condamne avec fermeté ces violences »

 

C’est dans ce même quartier que vivait le jeune Sabri Chouhbi, décédé il y a un an tout juste, des suites d’un accident de moto survenu à proximité d’une voiture de police. Depuis, l’affaire a été classée sans suite. Si rien n’est encore établi, « il est fort probable que les événements d’hier soir marquent cet anniversaire », déclare-t-on à la mairie. Le syndicaliste, quant à lui, y voit davantage un « prétexte » et met en avant les agressions « systématiques » subies par les forces de l’ordre, « dans l’est du Val-d’Oise ».

 

« Je condamne avec fermeté ces violences qui ciblent nos forces de l’ordre et pourrissent le quotidien des habitants. Nos policiers et gendarmes exercent une mission difficile, avec courage, et je les assure de mon plein soutien », a réagi Fiona Lazaar, députée de la circonscription au sein de communiqué.

 

Grégory Lange compte exprimer sa colère demain, au pied de l’Assemblée nationale, à l’occasion du rassemblement en mémoire du brigadier tué il y a deux semaines à Avignon. « Nous allons dénoncer tout ça », conclut-il.