En première ligne face au Covid-19, le personnel soignant reçoit des soutiens dans tout le département. Petit tour d’horizon de ces initiatives solidaires.
« Un bel élan de solidarité », c’est ainsi que Lauriane Noury, responsable communication du centre hospitalier d’Argenteuil, résume la situation. Plusieurs initiatives émergent « tous les jours depuis le début de la crise ». Elles arrivent à point nommé, car « ça va devenir de plus en plus tendu dans les semaines à venir avec de moins en moins de pauses ». Ce qui laisse d’autant moins de temps accordé aux repas, entre autres. Certains commerçants ont donc choisi de prendre les devants.
« Plutôt que de les jeter, j’ai décidé de les offrir »
« Une de mes cousines travaille à l’hôpital d’Eaubonne et m’a prévenu qu’ils n’avaient même pas le temps de manger. Ça m’a mis la puce à l’oreille ». Lui, c’est Youcef Khinache. Depuis une semaine, le dirigeant de Fruitselect.com apporte chaque jour entre 10 et 12 paniers de fruits frais aux quatre hôpitaux du Val-d’Oise. « On alterne d’un jour à l’autre, résume celui qui est aussi élu sur la ville d’Ermont, mais ils sont toujours émus de nous voir, parfois jusqu’aux larmes ». Le quarantenaire qui a vu son chiffre d’affaires baisser de 80% du jour au lendemain suite au confinement, se retrouve avec un stock entier de fruits frais. « Plutôt que de les jeter, j’ai décidé de les offrir », lance-t-il. Résultat : plus de 200 kg distribués gratuitement aux hôpitaux du département depuis le début de la crise. « La moitié de mes effectifs était au chômage partiel la semaine dernière et aujourd’hui, près de 80% d’entre eux sont revenus au travail », ajoute Youcef Khinache. Un moyen d’engranger des revenus pour continuer ses dons : « Au diable les bénéfices ! En temps de guerre, on se doit d’être solidaires ».
Un repas offert aux urgences de Pontoise
Les urgentistes de Pontoise, eux, se voient offrir un repas concocté par une boucherie et une boulangerie de la rue de la Coutellerie. « On était en train de discuter avec Rachid samedi et on s’est dit qu’on voulait se rendre utile, se rappelle le boucher de 44 ans, Christophe Rouart. Le chef des urgences est un vieux client à moi donc je lui ai proposé un repas pour toute l’équipe et il a trouvé ça formidable ». Deux services seront donc assurés vendredi, midi et soir, pour les 50 personnes des urgences. « On a voulu faire quelque chose que tout le monde aime mais qui soit aussi festif pour marquer le coup », détaille-t-il. Au menu donc : saumon en entrée, tagliatelles et blanquette de veau avant de finir sur une douceur pâtissière. Cette dernière partie, c’est Rachid Hakim, à la tête de la boulangerie voisine, qui s’en chargera : « Les personnels hospitaliers galèrent en ce moment donc on a voulu faire ça pour eux ». Les deux commerçants se disent volontaires pour réitérer l’expérience à l’avenir : « Ça mets un peu de bonne humeur et ça montre qu’on les soutient ».
D’autres soutiens fleurissent un peu partout dans le Val-d’Oise : dons de 1 000 masques FFP2 de la ville d’Enghien à l’hôpital d’Eaubonne ainsi que 2800 masques, 150 blouses et 12 litres de gel hydroalcoolique au centre d’urgence de Taverny, de la part de Saint-Clair le traiteur. Même solidarité de la ville de Louvres qui a fait don de 1 100 kits comprenant masques, charlottes et blouses, 360 flacons de solution hydroalcoolique, 30 masques FFP2 et 7 boîtes de solution désinfectante à l’ensemble des médecins, infirmiers, sages-femmes ainsi que le laboratoire d’analyses et le service de soins des infirmiers à domicile. Un dispositif bénévole de mise en relation entre les personnes fragiles et le centre communal d’action sociale (CCAS), ainsi qu’un appel aux photos décalées, dessins et petits mots épinglés dans la résidence luparienne pour personnes âgées, ont aussi été lancés dans la commune. Les enfants du Val-d’Oise ne sont pas en reste non plus avec de magnifiques dessins, envoyés régulièrement à ces héros du quotidien.
Votre avis
nous intéresse
0 commentaire
Se connecter avec