Le Mouvement Démocrate du Val-d’Oise (MoDem 95), parti associé à la majorité présidentielle, dénonce « des rapports tendus depuis plusieurs mois » avec LREM. Une mésentente qui a pour conséquence l’investiture de candidats des deux partis dans plusieurs communes du département. 

Dans plusieurs villes valdoisiennes, des candidats MoDem, parti associé à la majorité présidentielle, font face à des candidats LREM. C’est ainsi qu’à Eaubonne, Catherine Dragin (LREM) se retrouve face à  Suzanne Chapoy (MoDem) ou encore qu’à Saint-Brice-sous-Forêt, où Nicolas Leleux (LREM) est en concurrence avec Marc Lebreton (MoDem). Autre ville où il existe une confrontation LREM/MoDem, Montmagny, où Elvire Teno (MoDem) fait face à Didier Boisseau (LREM). À Enghien-les-Bains également, l’ancien adjoint au maire sortant Philippe Sueur, Dominique Charlet (LREM), a été investi face à la candidate Anne-Estelle Lhote. Des oppositions entre des candidats LREM/MoDem qui risquent de diviser leur base électorale centriste.

 

« La République en Marche cherchait à imposer ses choix »

Emmanuel Mikael, Président du MoDem 95. Crédit : Amandine Vallée.

Le président du MoDem95, Emmanuel Mikael, lui aussi concerné par l’investiture d’un candidat LREM face à lui dans la commune de Saint-Gratien, rejette la faute sur la section départementale de LREM. À travers un communiqué de presse, il dénonce des « rapports tendus depuis plusieurs mois » entre les deux sections valdoisiennes En Marche et MoDem. « Les instances de La République en Marche cherchaient à imposer leurs choix et attendaient que l’on suive », explique-t-il. « Depuis la fin des Européennes, ils n’ont pas cherché à nous solliciter avant de commencer la désignation de leurs candidats. C’est ainsi que nous sommes arrivés à des désaccords majeurs sur quasiment l’ensemble des villes où nous avons des candidats », poursuit le président du MoDem95.

 

Certains compromis ont tout de même été mis en oeuvre, comme à Montmorency, où le MoDem soutient Philippe Priolon (LREM). Mais Emmanuel Mikael reproche « des accords à sens unique », car « aucun soutien LREM n’a été apporté à une tête de liste MoDem » explique-t-il. 

 

D’après le candidat à la mairie de Saint-Gratien, la communication entre les deux partis a été particulièrement difficile. « J’ai pris contact avec eux, je n’ai vu qu’une seule fois François Ernst [ancien référent En Marche du Val-d’Oise qui a récemment claqué la porte du parti, ndlr] et c’était un dialogue de sourds ». À un mois du premier tour des élections municipales, le président MoDem95 pense qu’il « est trop tard pour tous nouveaux rapprochements potentiels avec LREM ». 

 

« La barrière idéologique est franchie »

Si Emmanuel Mikael reconnaît « qu’il y a des points de convergence dans les valeurs humanistes » entre les deux partis politiques, il constate néanmoins que sur le plan local une entente potentielle est difficile. Il reproche notamment des alliances entre LREM, et de nombreux candidats de gauche . « Il y a de gros rapprochements qui ont été faits avec d’anciens PS, mais également avec une branche plus à gauche » explique Emmanuel Mikael. Il cite comme exemple la « tentative d’alliance » avec les « anciennes équipes PS dans l’agglomération de Cergy-Pontoise ». 

 

« Dans les villes à gauche de l’agglomération, ils placent des proches comme Victorien Lachasse à Vauréal où la majorité de Sylvie Couchot est composée d’élus du Front de Gauche et du Parti Communiste, ou encore Saint-Ouen-l’Aumône dans la même configuration qui se trouve être l’ancien bastion d’Alain Richard, Co-Président de la commission d’investiture de LREM » précise Emmanuel Mikael. À partir de là, « la barrière idéologique est franchie » estime-t-il.

 

De son côté, la nouvelle référente valdoisienne En Marche, Delphine Drapeau, n’a pas souhaité faire de commentaires.