Cette île vient de se voir attribuer ce classement par le conseil départemental dans le cadre d’une démarche expérimentale en faveur de la biodiversité.

D’une surface de 11 hectares l’île d’Herblay-sur-Seine abrite des espèces végétales et animales remarquables comme le potamot luisant, perfiolé ou encore la naïade aux yeux bleus. Le conseil départemental a décidé le 20 décembre dernier d’y mener une expérimentation de sanctuaire de biodiversité.

 

« C’est une très bonne nouvelle », se réjouit Philippe Rouleau, maire (LR) de la ville et également vice-président du Conseil départemental. « Aujourd’hui il y a des gens qui vont sur cette île en bateaux et on ne sait pas trop ce qui s’y passe. Cette mesure va permettre de reprendre possession des lieux et mieux les entretenir », ajoute ce dernier.

 

Restaurer la biodiversité

Avec cette décision, le département souhaite aller au-delà de la mise en place d’un espace naturel sensible (ENS), car « ces espaces, même intégralement protégés, restent néanmoins accessibles à l’homme », explique l’institution. Et celle-ci d’ajouter qu’« une fréquentation trop importante peut avoir des conséquences environnementales lourdes » sur la biodiversité. Il s’agit donc ici de réduire la présence humaine au strict minium. Selon le conseil départemental, 11% de la flore, 14% des oiseaux nicheurs, 21% des amphibiens, 27% des chauves-souris, 18% des papillons de jours et 11% des libellules sont aujourd’hui menacés dans le Val-d’Oise.

 

Le département espère à terme, « le retour d’une espèce emblématique (rare et/ou protégée, de préférence un mammifère ou un oiseau) » sur l’île d’Herblay-sur-Seine. Cette dernière possède un potentiel d’accueil d’oiseaux appréciant les zones humides lors de l’hivernage ou bien lors de haltes migratoires ou nidification. Un suivi scientifique pourrait d’ailleurs être mené avec des structures universitaires, des entreprises, des organismes de recherche.

 

Des projets pour deux autres îles

Dans le cadre de cette démarche, la sanctuarisation de deux autres îles a aussi été étudiée, celle de Vaux, située à Méry-sur-Oise et celle de Champagne, située à Champagne-sur-Oise. Mais elles présentent un intérêt plus limité en raison de leur faible surface et de leur accessibilité. À la place, deux projets de remise dans leurs états initiaux avant dégradation par l’être humain pourraient tout de même étudiés.