Après trois mois de concertation, la commission nationale du débat public (CNDP) a rendu ses conclusions sur ce projet qui doit permettre d’accroitre le nombre de passagers de l’aéroport d’ici 2037.

Des réponses de l’Etat sont nécessaires aux questions que pose le projet. C’est en substance ce qui ressort des conclusions rendues par la commission nationale du débat public dans son bilan de la concertation menée entre le 12 avril et le 12 mai avril dernier sur le projet de nouveau terminal au sein de l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle.

 

Porté par le groupe aéroport de Paris (ADP), gestionnaire de l’infrastructure, ce projet vise à créer un nouveau terminal, nommé T4 en remplacement de l’actuel terminal 3. Objectif affiché : « accueillir la hausse du trafic pour les 20 prochaines années » avec une capacité supplémentaire de 40 millions de passagers sur la plateforme.

 

L’Etat « laisse en suspens des questions importantes »

Après avoir mené 10 réunions de concertation et reçu près de 1600 avis sur son site Internet, la commission relève dans sa synthèse que « les principaux thèmes débattus ont […] concerné le bruit, la pollution, les impacts sur la santé et les questions d’accessibilité et d’emploi ».

 

« L’impact du projet, et plus globalement du trafic aérien, sur le climat a été un objet de préoccupation tout au long de la concertation » note la commission. Avant de relever que certains participants dénoncent des « incompatibilités » entre « la réalisation de ce projet et les engagements climatiques de la France [dans le cadre des accords de Paris, ndlr] ».

 

L’accès à la plateforme aéroportuaire « est un enjeu largement débattu qui conditionne d’autres enjeux dont l’accès à l’emploi et aux formations. Il peut sembler paradoxal que certaines communes limitrophes à la plateforme qui subissent ainsi les plus fortes nuisances, aient de réelles difficultés pour y accéder et bénéficient peu des possibilités d’emploi ». D’autant que le public « a pu parfois manifester son inquiétude sur la priorité accordée aux passagers plutôt qu’aux riverains ou salariés, comme peut en témoigner la priorité accordée au calendrier du Charles-De-Gaulle Express sur celui de la ligne 17 », relève également la commission nationale du débat public.

 

Autant de sujets, sur lesquels l’Etat ne s’est pas prononcé toujours selon la commission. « L’absence de l’État stratège laisse en suspens des questions importantes sur lesquelles se base l’opportunité du projet notamment la régulation du trafic aérien et sa répartition ».

 

Nouvelle enquête publique l’année prochaine

Le projet doit maintenant entrer dans une nouvelle phase portant sur l’autorisation environnementale, la poursuite des études techniques et d’impact ainsi que l’examen du dossier par les services de l’Etat. Celle-ci doit s’achever en juin 2020.

 

Une nouvelle enquête publique doit également être organisée au second semestre de l’année 2020. De son côté le groupe ADP espère voir les travaux de ce nouveau terminal débuter au premier semestre 2021 pour une mise en service complète pour 2037.