Entre problèmes de propriété de terrain et débats financiers, le casernement de Beaumont-sur-Oise, sur les rails depuis 2015 et qui doit héberger des militaires avec leurs familles, est toujours au point mort. La mairie pointe du doigt les services de l’Etat.

Casernement2-web

Au n°2 de l’avenue du Président Wilson, à l’endroit du projet de caserne, les habitants peuvent lire cette affiche.

 

L’ancien gouvernement de Bernard Cazeneuve et la Gendarmerie nationale avaient pourtant donné leur feu vert en 2016. Mais le résultat n’est pas celui espéré. Quatre ans plus tard, toujours aucune trace de débuts de travaux pour ce casernement, au grand regret de la mairie. « Nous voyons ce projet d’un très bon œil, précise Nathalie Groux, maire (LR) de Beaumont-sur-Oise. La ville est très touchée par la délinquance, cette construction est nécessaire. »

 

Si l’ensemble des parties semble y être favorable, pourquoi la situation reste-t-elle bloquée ? Une histoire de possession de terrain entre plusieurs ministères, selon la municipalité. Actuellement, il appartient à celui de l’Éducation nationale. Mais selon la ville, c’est le ministère des finances qui est à l’origine de cette situation. « Faute d’un arbitrage intelligent de Bercy […], [le terrain, ndlr]ne peut être cédé au ministère de l’Intérieur, pourtant intéressé de longue date, pour y redéployer ses unités opérationnelles de la Gendarmerie nationale », explique la municipalité dans un communiqué de presse.

 

« Tout le monde se renvoie la balle »

Si la question de la propriété pose problème, le vrai point de crispation reste le prix de ce terrain. Toujours selon la mairie, Bercy s’obstine à le vendre trop cher, alors même qu’il l’avait déclaré sans valeur. « Avant mon élection [en 2013, ndlr], la direction des finances publiques l’avait établi à 1,2 M€. Aujourd’hui, il en est à 1,4 M€, dénonce Nathalie Groux. Je suis alors intervenue auprès des différents ministres de l’Intérieur pour obtenir un arbitrage budgétaire. Mais ça n’avance pas, tout le monde se renvoie la balle ! », s’agace la maire. Un projet qui ne pourra pas selon elle pas aboutir si le prix de vente dépasse les 800 000€.

 

La maire de Beaumont-sur-Oise invite également le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, à se rendre sur place pour évaluer la situation et échanger avec lui.