Entre 2007 et 2018, le Val-d’Oise a perdu près de 200 médecins généralistes, portant leur nombre aux environs de 1 200. Cette situation pousse de nombreuses communes à construire des établissements de santé. Une démarche qui pourra désormais être soutenue financièrement par le département.

Lutter contre la désertification médicale, c’est le but affiché par le département du Val-d’Oise à travers une récente modification de son dispositif d’aide aux projets des communes et intercommunalités. Ces dernières peuvent désormais soumettre au financement du département des projets de création, rénovation ou restructuration de maisons de santé pluri-professionnelles, maisons médicales ou groupes libéraux.

 

« Nous nous adaptons chaque année le dispositif [d’aides, ndlr] en fonction des difficultés que l’on peut rencontrer, mais surtout des priorités qui nous sont remontées de la part des communes, et celle-ci en est une », explique Gérard Seimbille, vice-président (LR-UVO) du Conseil départemental du Val-d’Oise. Selon les chiffres publiés en 2018 par le conseil de l’ordre des médecins, le Val-d’Oise comptait au 1er janvier 2018 quelque 4033 médecins, dont 1162 généralistes. Leur nombre est à la baisse, environ 200 médecins généralistes de moins sur la période 2007/2018 selon l’ARS. Une tendance confirmée par l’ordre des médecins qui évoque une diminution de 3,79% de médecins généralistes en activité régulière entre 2017 et 2018. Cette situation pousse depuis plusieurs années de nombreuses communes à se lancer dans des projets de maisons de santé ou maisons médicales (voir reportage).

 

Jusqu’à 1 M€ d’aide

La contribution aux projets des communes sera variable en fonction d’un zonage établi par l’Agence régionale de santé (ARS) en 2018. Celle-ci a établi une carte de zones d’intervention prioritaire (ZIP) qui sont déficitaires en nombre de médecins, et des zones d’action complémentaires (ZAC), où la situation est fragile. Elle permet l’attribution d’aides financières de la part de l’assurance maladie ou de l’État pour le maintien ou à l’installation d’activités médicales dans ces zones.

 

Carte Zonage ARS santé médecins 2018 désert médical

En rouge les zones classées prioritaires (ZIP), en jaune celles classées complémentaires (ZAC). Source : ARS Île-de-France.

 

Le dispositif prévoit un soutien allant jusqu’à 25% du coût d’un projet (hors taxes) pour les zones classées ZIP, et 20% pour celles en ZAC. Une aide de 15% pourra aussi être attribuée pour « les projets ayant fait l’objet d’un diagnostic local de santé reconnu » par l’ARS. Des montants maximums de soutien sont également définis : 1 M€ pour une construction, un demi-million pour une rénovation ou une restructuration et 100 000 € pour l’achat d’équipement.