Après une année 2017 marquée par un retour à la hausse de la délinquance, le nombre de faits enregistrés dans le Val-d’Oise en 2018, est de nouveau en baisse. Si les vols avec violence sont en nette diminution, le nombre de dépôts de plaintes pour des faits de violences sexuelles connaît en revanche une hausse significative.

Les faits de délinquance ont baissé de 1,99 % en zone gendarmerie et de 9,7% en zone police entre 2017 et 2018, au regard du bilan dévoilé par la préfecture du Val-d’Oise. Parmi les baisses les plus significatives, il y a les vols avec violences (vols avec et sans arme). Déjà en baisse l’année précédente (-5,2 %), ces derniers chutent cette fois de plus de 20 %, soit plus de 900 faits de moins constatés par rapport à l’année précédente.

Malgré cette baisse, les faits de violence constituent « un point de vigilance fort » selon les mots de Jean-Yves Latournerie. « L’une des caractéristiques du département est la forte proportion de mineurs impliqués dans des affaires de violences. Nous avons une jeunesse en proportion plus délinquante que dans le reste de l’Île-de-France. C’est un phénomène en forte croissance tant en quantité qu’en intensité de la violence déployée », souligne le préfet du Val-d’Oise. À titre d’exemple, les coups et blessures volontaires sont en hausse de 9 % avec 5 087 faits recensés en 2018.

 

En forte hausse en 2017, les vols de véhicules sont en net recul  en 2018 (-11,7% en zone police et -9,9% en zone gendarmerie), soit environ 800 véhicules volés de moins. Les services de l’État attribuent ce résultat aux « actions menées contre les ateliers de découpe » et notamment la constitution récente d’un groupe de travail dédié. La même tendance est constatée pour les infractions liées aux stupéfiants. En forte augmentation en 2017, un peu moins de 300 faits ont été constatés en 2018.

 

Déjà en recul l’année dernière, les cambriolages continuent de baisser également avec une diminution évaluée à 11,7% en zone police, soit près de 400 cambriolages de moins.

 

Quelques mois après sa mise en place dans deux quartiers de Garges-lès-Gonesse et Sarcelles, le préfet du Val-d’Oise salue l’efficacité de la police de sécurité du quotidien qui a son sens «  a porté de nombreux fruits ».

Hausse de la violence à l’encontre des forces de l’ordre

Face à ces diminutions, d’autres faits accusent une hausse notable et constituent « des points d’attention particulière ». En tête, les violences sexuelles portées à la connaissance des forces de l’ordre, en augmentation de 17,2% en zone police et de 38 % en zone gendarmerie, entre 2017 et 2018. Les dépôts de plainte pour les faits de même nature étaient déjà en augmentation en 2016 et 2017. « Cela ne veut pas particulièrement dire plus de violence. Ce qui est certain, c’est qu’il y a de plus en plus de faits portés à la connaissance des forces de l’ordre », explique le préfet du Val-d’Oise qui met en lien ces hausses successives à l’affaire Weinstein.

 

Les autres points de vigilances concernent la prostitution des quartiers et les dépôts sauvages notamment dans les zones rurales.

 

Le préfet du Val-d’Oise qui assure que dans le département « il n’y a pas de territoire perdu de la République », déplore néanmoins la hausse du nombre de policiers et gendarmes victimes de violences en 2018 avec plus de 1000 policiers et gendarmes touchés, représentant une hausse de 8% pour les policiers et de 28% pour les militaires. 286 policiers et gendarmes ont également été blessés pendant leurs services. Aussi touchés par les violences, 54 pompiers ont été victimes d’agressions l’année dernière et 9 faits sont déjà à déplorer depuis le début de l’année. Les pompiers du Val-d’Oise vont d’ailleurs prochainement expérimenter des caméras-piétons.