Pour répondre à la hausse démographique que connaît le Val-d’Oise, l’académie de Versailles souhaite ouvrir pour la rentrée 2019, des classes de filières générales et technologiques au sein du lycée professionnel du Vexin à Chars. Mais ce projet ne passe pas au sein de l’établissement.

C’est une éventualité qui pourrait réjouir les lycéens des filières générales et technologiques : l’ouverture de classes au lycée professionnel du Vexin à Chars. Car pour eux, il n’existe pas d’établissement dans ce secteur et il est nécessaire de se rendre ailleurs dans le Val-d’Oise pour étudier. Mais ce projet, actuellement étudié par l’Académie de Versailles, provoque une levée de boucliers au sein du lycée concerné. Car pour réaliser ses ouvertures, plusieurs formations de ce lycée professionnel de 420 élèves ne pourront plus être dispensées.

 

Des craintes multiples

Selon les enseignants du lycée, quatre classes de 35 élèves de filières générales et technologiques pourraient être ouvertes. « Les filières industrielles de maintenances et équipement (électricité) sont menacées, de même que le CAP électricité », explique un enseignant de l’établissement,qui craint également la « disparition de la formation gestion administration ».  Ce sont « des filières qui recrutent beaucoup dans le Vexin, plus de 62 % des jeunes qui sont dans ces formations viennent du Vexin, avec ce projet, ils vont devoir changer d’établissement », ajoute-t-il.

 

Autre inquiétude pour le corps enseignant : l’emploi au sein de l’établissement. S’il le projet se concrétise, « d’ici trois à quatre ans, une partie des enseignants va devoir partir pour aller ailleurs. (…) Dans l’établissement, il n’y a pas trop de turn-over, les enseignants sont bien installés dans les environs », toujours selon ce même enseignant.

 

Du côté du cabinet du directeur académique des services de l’Éducation nationale (DASEN), on tient à rassurer sur le projet. « Si on ferme une discipline à Chars, les élèves auront d’autres solutions sur le département ». Les « filières administratives sont assez répandues » explique-t-on. Quant au sort des enseignants, « il y a un travail qui est fait sur ce sujet » mais certains « vont devoir être affectés ailleurs » reconnait la DASEN. « Il n’y a pas d’obligation à ce que cela se fasse pour la prochaine rentrée [2019], ou la suivante [2020] mais il y a de grande chance que ce projet voit le jour », conclut-on du côté des services académiques.

 

Plusieurs soutiens

Pour porter leurs revendications, les enseignants, assistants éducatifs et personnels administratif, se sont constitués en un collectif nommé « LP du Vexin en colère« . Dans le même temps, ils ont lancé une pétition sur le site Change.org et sollicités plusieurs élus dont le sénateur du Val-d’Oise Rachid Temal (PS), qui a adressé une lettre au ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer. Dans celle-ci, l’élu y explique que ces ouvertures constituent une « bonne nouvelle pour un ensemble de raisons » mais que « celles-ci ne sauraient se faire au détriment des formations existantes ».

 

Autre soutien politique aux enseignants, celui du réseau éducation de la France Insoumise 95. Son  coordinateur, Julien Foucou, juge le projet « totalement insuffisant au vu des besoins ». L’occasion pour lui de demander la création d’un lycée général et technologique à Magny-en-Vexin, un projet actuellement au point mort, faute de moyens.