Le collectif d’habitants « Ami des Cèdres » organise une manifestation, ce samedi 9 juin, pour dénoncer différents projets d’urbanisme au cœur de la ville dont l’un implique la destruction de deux équipements culturels. La municipalité explique, quant à elle, vouloir redynamiser le centre-ville et assure que les deux salles de spectacle concernées seront reconstruites.

« Saint-Leu n’est pas à vendre ! », tel sera le mot d’ordre du cortège de manifestants opposés aux deux projets d’aménagement qui seront prochainement construits dans le centre-ville. Le premier prévoit la construction de 126 appartements sur le parc d’une propriété privée, rue l’Ermitage [voir encadré]. Mais c’est surtout le deuxième qui irrite une partie des Saint-Loupiens. En effet, ce projet encadré par la mairie a vocation de créer une centaine de logements nouveaux sur une parcelle où se trouvent déjà deux espaces culturels.

 

La destruction de ces deux équipements culturels a provoqué l’ire de certains habitants qui protestent contre « le bétonnage » de la ville ; des chantiers étant déjà en cours notamment la restructuration du quartier des Diablots. « Je comprends l’inquiétude de certains riverains. Pour autant, le projet d’aménagement du centre-ville a vocation à rendre plus attractif Saint-Leu et à sauvegarder son charme que les habitants aiment tant », tempère Sandra Billet, maire (DVD) de Saint-Leu-la-Forêt.

 

« Exiger une mise à plat de la politique d’urbanisme de notre ville », Ami des Cèdres

Une pancarte du collectif "Ami des Cèdres" sur le devant d'une maison à Saint-Leu-la-Forêt. Crédits photo : Compte Facebook Ami des Cèdres

Une pancarte du collectif « Ami des Cèdres » sur le devant d’une maison à Saint-Leu-la-Forêt. Crédits photo : Compte Facebook Ami des Cèdres

 

L’autre projet qui éveille également la grogne de certains Saint-Loupiens concerne la création d’une centaine de logements en lieu et place des salles de spectacle de la Croix-Blanche et Claire Fontaine. « Deux équipements culturels disparaîtront sans que rien ne soit préalablement acté pour les remplacer », pouvait-on lire sur le tract distribué par le collectif aux habitants. Jugée vétuste, l’équipement culturel de la Croix-Blanche sera supprimé pour être reconstruit « proche de la gare ». « La salle n’est plus aux normes. On ne peut pas faire un programme culturel intéressant car il y plein de spectacles qui ne peuvent pas venir à Saint-Leu puisque la salle ne peut pas les accueillir. L’idée est d’offrir une salle de spectacle neuve, aux normes, plus grande et avec des possibilités d’agrandir notre programmation culturelle », précise l’élue local. Quant à l’espace Claire Fontaine, celui-ci serait reconstruit « dans les mêmes dimensions et au même endroit ». L’école de musique et le parc du Charme au Loup devraient rester intacts.

 

Ce projet qui compte également créer un tissu commercial de 1000 m2, répond à un double objectif selon Sandra Billet : « inciter les commerçants à rester à Saint-Leu » et pouvoir en accueillir d’autres, face une « forte » demande. Pourtant, certains habitants ne l’entendent pas de la même oreille. « Ne devons-nous pas nous assurer de l’adéquation entre les nouvelles constructions et une ville d’aspect rural ? », s’interroge le collectif. Celui-ci souhaite d’ailleurs se transformer en association « pour mieux combattre une urbanisation qui dénature irréversiblement notre ville ».

 

A l’issue de la réunion publique organisée le 20 mars par la ville avec le promoteur-constructeur Varrecchia, le maire de la commune de 15 500 habitants assure avoir organisé une concertation avec un certain nombre d’administrés, d’associations et de commerçants et d’avoir écouté leurs inquiétudes. « Suite aux concertations, j’ai procédé à de nombreuses modifications sur le projet avec le promoteur de manière à ce qu’il soit plus conforme aux souhaits des Saint-Loupiens » dit-elle. Ce nouveau projet sera présenté au public, au cours du mois d’octobre, à travers une exposition d’urbanisme.

 

« Rien n’est encore fait. Le permis n’est pas encore déposé. Tout peut évoluer », conclut Sandra Billet pour tenter de calmer la colère de certains résidents.

 

Une autre projet contesté

Situé sur la rue l’Ermitage, ce projet prévoit l’implantation, sur une propriété privée de 10 000 m2, de 126 logements dont 88 en accession et 38 en logements sociaux. La construction de cet ensemble immobilier de cinq bâtiments inquiète de nombreux riverains. Réunis au sein du collectif « Ami des Cèdres de Saint-Leu », en référence aux deux arbres notables du parc, ils craignent que ces nouveaux bâtiments ronge une partie du patrimoine de la ville. Dans une pétition en ligne, signée à ce jour par 767 personnes, le collectif souligne les éventuelles conséquences du projet du promoteur OGIC dont « la fragilisation des sols et la détérioration des bâtiments existants au voisinage du projet ». Les habitants demandent ainsi à l’édile « de suspendre le permis (de construire, ndlr), et d’examiner quelles options alternatives sont envisageables afin de préserver ce terrain arboré indispensable dans un environnement urbain de plus en plus dense ».