Dans cet Avare, le rire reste présent, même si, au-delà des situations comiques, il nous révèle la folie des hommes, le 3 octobre au Théâtre 95.

l-avare-jean-piard-webHarpagon, père de famille, veuf depuis peu, dirige sa maison d’une main de fer. Obsédé par les économies, il désespère et assèche le monde qui l’entoure. Après Georges Dandin et Tartuffe qui avaient marqué l’esprit des spectateurs du Théâtre 95, L’Avare s’est imposé au Collectif Masque dans son désir d’approfondir sa recherche sur le jeu masqué. Leur désir est tout aussi fort aujourd’hui de faire résonner toute la force et l’humour des situations à travers ces êtres intemporels que sont les personnages masqués. À n’en point douter, le Collectif Masque saura faire entendre la portée tout à fait actuelle de cette comédie en prose, la plus jouée de Molière…

Le théâtre de masques offre aux spectateurs des émotions toutes particulières : il impose ses codes et ses esthétiques et oblige à ressentir la réalité autrement. En accentuant les traits les plus saillants des protagonistes, il sait rendre lisibles leurs moteurs profonds. Car le masque, loin de susciter la farce, trace à traits durs les caractères d’une humanité entraînée dans une spirale infernale. Comme toutes les comédies de Molière, L’Avare nous décrit cette réalité cruelle. Le texte fait résonner ses accents tragiques à travers des personnages fins, mais grotesques et des situations profondes, mais absurdes. Ici, nul besoin pour le masque de grossir les traits, il lui suffit d’être au plus proche du texte. Surtout si le jeu est porté par des comédiens capables de donner toute la sincérité qu’exige le théâtre de masques, menés par le plus grand spécialiste de la discipline, Mario Gonzalez.

 

De Molière
Par le collectif Masque
Mise en scène : Mario Gonzalez

 

Mario Gonzales explore depuis toujours le monde merveilleux du masque, sans jamais se lasser de le réinventer. Depuis ses débuts en 1968 dans la troupe d’Ariane Mnouchkine, en passant par ses collaborations avec Petrika Ionesco, Jérôme Savary ou encore Jean-Pierre Vincent, il entretient sa passion pour la commedia dell’arte et les jeux de masque qui font de lui le meilleur spécialiste de ces disciplines en France et à l’étranger. Ses dernières mises en scène avec le Collectif masque s’articulent autour du répertoire de Molière : Scapin, Dom Juan, Tartuffe, George Dandin.