François Hollande s’exprimait ce lundi après-midi devant le Congrès, réuni à Versailles. Le président de la République a annoncé plusieurs mesures, dont le projet de prolongement de l’Etat d’urgence à trois mois, le renforcement des moyens policiers et militaires, mais surtout une évolution de la Constitution.

Capture d’écran 2015-11-16 à 19.28.53Le discours était très attendu un peu plus de deux jours après les attentats de Paris et Saint-Denis. Devant les députés, sénateurs et ministres réunis à Versailles ce lundi, le chef de l’Etat a présenté un série de mesures visant à répondre à la menace terroriste dans le pays. Ainsi, François Hollande a annoncé qu’il saisira le parlement dès mercredi « pour prolonger l’état d’urgence pour trois mois ». Le président souhaite également adapter celui-ci à « l’évolution des technologies ».

 

Le chef de l’Etat s’est également positionné en faveur de la déchéance de la nationalité de toute personne binationale en cas de terrorisme. Il souhaite également l’interdiction à un binational de revenir sur le territoire français « s’il constitue un risque terroriste ».

 

Une modification de la Constitution

 

Le président de la République a annoncé la création de 5 000 emplois supplémentaires de policiers et de gendarmes d’ici deux ans, ainsi que 2 500 dans la justice et 1 000 aux douanes. Une hausse d’effectifs qui s’accompagnera du maintien de ceux de la Défense jusqu’en 2019.

 

Mais l’annonce la plus marquante de François Hollande restera sa volonté de modifier la Constitution. Selon lui, l’article 16, qui octroie les pleins pouvoirs pour au Président, et l’article 36, sur l’état de siège, ne sont plus appropriés.

 

Une intensification des opérations en Syrie

 

Sur le Front extérieur, la France doit intensifier ses opérations en Syrie. Le chef de l’Etat appelle à une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU. Il a également émis un le souhait d’une coalition unique regroupant Américains et Russes. Il doit d’ailleurs rencontrer les présidents Obama et Poutine.

 

Présent dans l’Assemblée, Dominique Lefebvre, député PS du Val d’Oise, a salué les annonces de François Hollande. L’élu approuve des mesures « à la hauteur de la situation ». De son côté, Axel Poniatowski, député LR du Val d’Oise se félicite du discours « très à droite » de François Hollande, particulièrement sur les propositions en matière de politique intérieure. « Il s’agit du programme des Républicains », se réjouit-il. Seul «gadget », pour l’élu, la réforme constitutionnelle, inutile selon lui.

Pour Jean-Noël Carpentier, député maire de Montigny-lès-Cormeilles, le président a « prononcé un discours digne, responsable, à la hauteur des événements tragiques que nous venons de vivre, et dont hélas nous pouvons redouter qu’ils se reproduisent ». Jean-Pierre Blazy, député maire de Gonesse approuve pour sa part les annonces sur la politique extérieure : « Le président de la république François Hollande a prononcé devant le Congrès le 16 novembre un discours dans lequel il demande une réunion rapide du conseil de sécurité de l’ONU avec les Américains et les Russes pour constituer une grande coalition internationale pour aboutir à la destruction de l’État Islamique, ce que j’approuve ».