19 interpellation, 3 fonctionnaires de police blessés légèrement, deux voitures de police brûlées, trois commerces incendiés et de nombreux dégâts, c’est le bilan après les incidents survenus à Sarcelles, dimanche après-midi, en marge d’un rassemblement interdit par les autorités dans cette ville où réside une importante communauté juive. 

7h30, les premiers commerces des Flanades lèvent leur rideau de fer. Tous n’ouvriont pas ce lundi matin. La pharmacie, la boucherie halal et le restaurant-pizzeria de la Place de France ont été vandalisés la veille. Le supermarché casher Naouri de l’avenue du 8 mai, déjà ciblé en septembre 2012 par un engin explosif de faible puissance, a été la proie d’émeutiers tout comme un café-tabac.
 
 
Ils s’en sont pris aux commerces du centre-ville parce qu’ils n’ont pas réussi à attaquer la synagogue. Les CRS ont fait barrage”, raconte une mere de famille venue constater les dégâts. “Ma fille de 17 ans m’a appelé hier en fin d’après-midi pour me dire qu’un commerce du centre-ville était en feu. Quand je suis sortie pour la récupérer, j’ai vu une foule, des jeunes de 14 et 16 ans. Ils ont dévalisé un tabac, ils se sont ensuite attaqués aux CRS avec les chaises du commerce
 
Depuis son appartement de l’avenue Paul Valérie, une quinquagénaire raconte avoir vécu “ces émeutes” avec “inquiétude” Des videos postées sur internet témoignent de ces scènes :
 

 

Même au 10e étage j’ai eu peur. Heureusement, les CRS avaient créé un grand barrage avec des grilles en fer. Ils n’ont pas pu atteindre la synagogue”. Un soulagement partagé par le rabbin de Sarcelles Laurent Berros qui estime que la communauté juive était visée.
 
 
Des membres de la communauté juive montrent du doigt les chaînes d’information. Certains estiment que les journalistes ont une responsabilité dans les incidents de dimanche à Sarcelles en raison du traitement médiatique du conflit israélo-palestinien.

 
Pus loin, sur la Place de France, deux femmes échangent depuis leur balcon sur les “scènes de guerrilla” vécues la veille. “On est restés chez nous. On a fermé les fenêtres. On ne pouvait ni rentrer ni sortir. Il faut faire quoi ? Quitter Sarcelles”, s’interrogent les deux voisines pendant qu’au rez de chaussée des commerçants viennent constater les dégâts :
 
 
"On ne comprend pas !". Un même sentiment d’incompréhension revenait lundi matin dans la bouche des sarcellois. “J’ai grandi ici, on n’a jamais eu de problème entre communauté”, avance l’un. “C’est des casseurs, c’est gratuit!
 
Selon les autorités, des messages appellant à “aller chez les juifs” dimanche ont circulé les jours précédents la manifestation.

 
C’est un vivre ensemble que l’on est en train de détruire, on a toujours vécu ensemble en toute sérénité”, assure Blaise qui se désole de voir des commerces dévastés sur la Place de France. “C’est notre France à tous”, lance t’il avant de partir à la gare prendre son train.
 
François Pupponi, député maire PS de Sarcelles
 "Il ne faut pas céder à ces provocations"
 

ITW François Pupponi Sarcelles par vonews95