Un homme de 27 ans, suspecté d’avoir incendié le supermarché casher Naouri, lors des émeutes du 20 juillet à Sarcelles, a été incarcéré mercredi en attendant son jugement prévu le 24 octobre prochain.

Il restera en prison dans l’attente de son procès qui se déroulera le 24 octobre prochain. Le tribunal correctionnel de Pontoise en a décidé ainsi mercredi en fin de journée. Le jeune homme de 27 ans, ambulancier, inconnu des services de police, était déféré dans le cadre d’une comparution immédiate. Il a demandé un délai pour préparer sa défense. L’audience a donc été consacrée à sa demande de remise en liberté. La présidente du tribunal a fait valoir deux raisons pour justifier son mandat de dépôt : « préserver [le prévenu]des risques de représailles » et « éviter toute concertation avec tout co-auteur ou complice ».

Le Sarcellois est soupçonné d’avoir mis le feu à l’épicerie casher Naouri de l’avenue du 8 mai, située au pied d’un immeuble de 10 étages.

L'épicerie casher Naouri, située au pied d’un immeuble de 10 étages dans la rue du 8 mai, a été incendiée le 20 juillet 2014.

L’épicerie casher Naouri, située au pied d’un immeuble de 10 étages dans la rue du 8 mai, a été incendiée le 20 juillet 2014.

Le supermarché avait déjà été la cible d’émeutiers en septembre 2012.

Les faits se sont produits lors des soulèvements de 20 juillet dernier, en marge du rassemblement pro-palestinien pourtant interdits par les autorités dans cette ville. L’homme est aussi suspecté d’avoir jeté des pierres sur un véhicule de police et d’avoir pillé un magasin de télévision.

Il se reconnait sur les vidéos mais ne se souvient de rien

Le tribunal a suivi les réquisitions du procureur qui avait demandé son placement en détention. « La communauté juive est traumatisée dans son âme, dans son cœur. (…) Il y a des risques évident de représailles, la détention est l’unique moyens d’assurer sa sécurité », a-t-il déclaré. Il a aussi mentionné que des investigations été toujours en cours pour trouver les autres auteurs et qu’« une remise en liberté serait de nature à compromettre ces investigations ».

Derrière cet incendie, il y a la suspicion d’un acte antisémite. Selon des témoignages recueillis, le supermarché n’a pas été attaqué par hasard. Des témoins affirment avoir entendus les émeutiers dire : « Ce n’est pas le bon – en parlant d’un autre commerce. Le bon magasin, c’est celui-là », en désignant l’épicerie Naouri.

L’homme a notamment été identifié grâce à des vidéos extraites de la vidéosurveillance de la commune, du magasin incendié et des riverains. En garde à vue, il a reconnu qu’il s’agissait bien de lui sur ces extraits mais a expliqué n’avoir aucun souvenir des faits à cause de sa consommation d’alcool et de résine de drogue.

Trois personnes ont déjà été condamnées suite aux émeutes du 20 juillet dernier.