Le triangle de Gonesse continue de cristalliser les passions en cette rentrée. D’un côté, le comité de pilotage a « confirmé les grandes orientations du projet et a annoncé ses modalités de gouvernance ». De l’autre, le Collectif pour le Triangle de Gonesse continue de dénoncer « l’urbanisation » du site et le « projet mégalo » Europa City d’Auchan.
Les vacances d’été terminées, la bataille autour du Triangle de Gonesse reprend de plus belle. « Le comité de pilotage a confirmé les grandes orientations du projet et a annoncé ses modalités de gouvernance » dévoile l’EPA Plaine de France, en charge du projet. L’ensemble des élus et des parties prenantes du projet, se sont accordés : ce projet est essentiel pour leur territoire. » Ce dernier consiste en un aménagement de 280 hectares de terrains, regroupant « un quartier d’affaires, un parc de 70 hectares et EuropaCity, premier complexe européen culturel, récréatif, touristique et commercial. » Plusieurs étapes doivent toutefois encore être validées avant le lancement du projet. « Il nous faut maintenant attendre son intégration dans le SDRIF (Schéma directeur de la Région Île-de-France) que doit voter le Conseil Régional en 2013, explique Damien Robert, Directeur général de l’EPA Plaine de France. Si le calendrier est respecté, nous lancerons les études complémentaires et nous débuterons les procédures de création de ZAC l’an prochain, pour des premières livraisons en 2016. »
« Un bunker commercial et de loisirs »
Le Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG) ne l’entend pas de cette oreille. « Les 700 hectares de terres agricoles très fertiles du Triangle de Gonesse menacées d’urbanisation fournissent des céréales permettant chaque année de nourrir en pain 125 000 personnes » dénonce le collectif. Le projet Europa City est au cœur de leurs préoccupations. « Immochan, la filiale immobilière du groupe Auchan, a fait travailler trois équipes d’architectes sur la façon de faire passer pour convivial et développement durable un bunker commercial et de loisirs, enterré dans 80 hectares de nos meilleures terres agricoles, à deux pas du lieu du crash du Concorde » s’emporte le CPTG. Il dénonce même un projet complètement « insensé » : « On prétend y accueillir 40 millions de visiteurs, soit 2,5 fois la fréquentation en 2011 d’EuroDisney, première destination touristique européenne.» Pour débattre du Triangle de Gonesse, le CPTG organise ce samedi à 14h un forum « Emploi : Europa City, la grande illusion » à la maison de quartier des Carreaux à Villiers-le-Bel.
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2 commentaires
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INFO ou INTOX.
Curieux chiffre utilisé par les opposants : le projet prévoit l’urbanisation de 280 hectares et pas 700 ! Donc cela ne correspond qu’à alimentation de 50 000 personnes sur plus de 10 millions de franciliens… dommage de décrédibiliser ce projet en manipulant ces chiffres. En plus, en passant ce weekend sur ces terres j’y ai vu que maïs destiné à l’alimentation animale…
Valdoisiens, Valdoisiennes, debout !
Actuellement les 800 hectares de terres agricoles et végétalisées du Triangle de Gonesse rendent d’importants services écosystémiques aux communes riveraines, dont Gonesse, ainsi qu’aux aéroports de Roissy et du Bourget.
L’urbanisation réduirait puis ferait disparaître ces services dont les populations riveraines, qui habitent ou qui travaillent à proximité du Triangle de Gonesse, bénéficient sans même en avoir conscience.
Voyons brièvement de quoi il s’agit :
1° Qualité de l’air que l’on respire.
Les particules fines et les oxydes d’azote émis sur les axes de fort trafic (A1, A3, Francilienne) et par les aéroports où les services au sol, tous par moteurs Diesel, augmentent fortement la pollution produite par les mouvements des avions, y compris leur roulage entre les pistes et les aérogares, forment une zone de très fortes pollutions qui se diluent sur l’espace végétalisé et sont, pour partie, absorbées par la végétation. Dès que l’urbanisation viendra amputer ce service rendu à la qualité de l’air, l’air deviendra progressivement beaucoup plus dangereux. Si, par malheur, le Triangle de Gonesse venait à être urbanisé, alors ces pollutions mortifères seraient piégées sur place et il deviendrait dangereux d’habiter et même de travailler sur place. N’oublions pas que la pollution crée par Roissy CDG est équivalente à celle que crée le trafic sur le périphérique parisien.
2° Rétention de l’eau par les sols, la végétation et vers la nappe.
Actuellement le Triangle Vert de Gonesse assure la filtration des eaux pluviales, leur rétention et leur percolation vers la nappe. Si, par malheur, les sols vivants, ressource indispensable et non renouvelable, étaient imperméabilisés, les inondations feraient rage, accroissant aussi celles d’Arnouville, la nappe diminuerait tout en se chargeant de pollutions.
3° Prévention des pics de chaleur.
Partout dans le monde on observe des pics de chaleur dans les zones urbanisées denses et étendues et des pics de mortalité importants au moment des canicules. L’augmentation très rapide de la proportion des gaz à effet de serre dans l’atmosphère s’accompagne inévitablement d’une augmentation de l’effet de serre et, partant, d’une élévation continue des températures moyennes avec des pics de canicule de plus en plus élevés et de plus en plus fréquents. Aujourd’hui le Triangle de Gonesse tempère ces températures extrêmes par trois phénomènes liés à la végétalisation et aux cultures :
– l’évapotranspiration des végétaux (endothermique) fait baisser la température, y compris la nuit où elle doit descendre en-dessous de 37° pour nous permettre de récupérer;
– la réflexion des rayons du soleil sur les cultures accroît l’albedo c’est-à-dire diminue la chaleur qui réchauffe le sol et s’y accumule;
– les différences de température et de variation des températures entre le Triangle de Gonesse et les zones construites alentour provoquent des vents de convexion qui, à leur tour, participent au rafraîchissement local.
Si, par malheur, les sols étaient imperméabilisés et des constructions venaient réduire ces bienfaits du Triangle de Gonesse, alors ces constructions piègeraient la chaleur et les pollutions, créant ces pics de chaleur qui ont causé la surmortalité de la canicule de 2003. Plus l’on s’éloigne des forêts et des champs et plus l’on meurt faute de baisser de température la nuit.
Attention, l’artifice présenté dans une exposition tout à fait fantasmée qui présente des champs cultivés remontant sur de grandes constructions est tout simplement une idiotie qui témoigne de l’absence complète de connaissances pédologiques (science des sols et de leurs genèses) et géologique (science du sous sol et de l’histoire de sa formation) chez les auteurs des dessins et des maquettes. En effet la particularité de la Plaine de France, qui a fait sa richesse agricole, laquelle a supporté l’urbanisation qui achève maintenant de la détruire, est d’à la fois drainer et restituer par le sous-sol l’humidité du sol, d’où des rendements importants peu sensibles aux aléas climatiques, et surtout moins sensibles qu’ailleurs. Tout se passe comme si ces artistes avaient joué au Lego en s’amusant avec du gazon en plastique où faire rouler des tracteurs et marcher des personnages : imaginatif mais irréaliste et surtout infaisable.
D’ailleurs, comment imaginer décaisser sur plusieurs mètres de profondeur la terre, la mettre en tas (énormes collines), la laisser ainsi perdre son aération et les bactéries et insectes microscopiques qui causent la fertilité en échangeant avec les racines, pour ensuite la remettre sur une pente qui la lessivera rapidement et sans plus aucune relation avec son substrat qui faisait sa fertilité ? C’est une véritable imbécillité agronomique qui est montrée en exemple aux enfants des écoles de Gonesse et qui, d’ailleurs, n’a même pas l’air de choquer les enseignants ni le rectorat. Peut-être ont t-ils tous déjà oublié leurs études ?
Le Triangle de Gonesse est la richesse aérologique, climatique, hydrique qui supporte les activités des aéroports, des grandes zones logistiques, les habitats concentrés autour en réduisant sensiblement les pollutions et les nuisances.
« La colombe pourrait croire qu’elle volerait encore mieux dans le vide »
Valdoisiens, Valdoisiennes, on se moque de vous et vous en redemandez ?
Debout !