Alors que Francis Delattre, maire de Franconville et Yanick Paternotte, s’opposent à l’extraction du gypse par voie souterraine sous la butte du Parisis, Val d’Oise Environnement et plusieurs associations réagissent. Elles accusent l’élu de Franconville de vouloir arrêter l’exploitation pour mener plusieurs projets. « L’exploitation du gypse n’est pas compatible avec la réalisation du multiplexe et la poursuite de l’urbanisation de la butte du Parisis » déclarent-elles. Des accusations fermement réfutées par Francis Delattre, qui ironise : « Heureusement que le ridicule ne tue pas. »
Enjeu environnemental ou économique ? La volonté affichée par Francis Delattre de stopper l’exploitation du gypse, conformément à une convention signée [voir notre article], fait réagir plusieurs associations. Val d’Oise Environnement, Les Amis de la Terre Val d’Oise, Les Amis de la Butte et Les Amis de la Terre Val d’Ysieux accusent le maire de Franconville ne pas se soucier que de l’aspect environnemental du dossier.
Les associations déclarent que « l’environnement devrait être protégé par le double classement de la butte en périmètre régional d’intervention foncière (PRIF) sous gestion de l’Agence des Espaces Verts du conseil régional et en espace naturel sensible sous gestion du conseil général en vue de la protection de l’espace forestier et agricole ».
Or, d’après elles, « cette double protection n’a pas suffi pour dissuader monsieur Delattre d’urbaniser la butte ». Et de citer plusieurs bâtiments : maison de retraite, déchetterie, extension du cimetière, usine de peinture, aire des gens du voyage. Des constructions qui ont selon elles « déjà détruit une partie de l’espace naturel ». Les associations accusent désormais l’élu d’avoir d’autres projets en tête. « Le maire de Franconville a un projet de chaufferie, de salle de prière et, bouquet final, un multiplexe de douze salles et deux restaurants avec parking en conséquence » déclarent-elles, ajoutant : « Où est la protection de l’environnement dans ces projets qui, à terme, représentent la disparition du dernier espace naturel d’une zone déjà très urbanisée ? »
Créer un parc pour les secteurs urbains
Des accusations qui atterrent Francis Delattre. « Heureusement que le ridicule ne tue pas », déclare l’élu, interrogé sur les accusations portées contre lui. Le maire entend bien prouver sa bonne volonté dans ce qu’il considère comme un « dossier environnemental essentiel ». Il déclare ainsi la zone des carrières de gypse se situe sur « un espace naturel sensible ». « Donc on ne peut pas urbaniser », insiste-t-il. Au contraire, la mairie explique vouloir créer « un parc pour les secteurs urbains sur 400 hectares ». Un projet bien différent de celui de la création d’un multiplexe. A en croire Francis Delattre, ce dernier ne serait d’ailleurs pas situé dans cette zone géographique.
L’élu rappelle en outre la raison pour laquelle il milite pour l’arrêt de l’exploitation du sol. « Il existe une convention qui prévoit l’exploitation de la carrière d’ici quatre ou cinq ans. Or, l’Agence des espaces verts de la Région Ile-de-France établit un nouvel permettant de prolonger le contrat de soixante ans, le tout sans prévenir les communes ». « Nous avons déjà assez souffert de l’exploitation » conclut-il.
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C’est stupéfiant ! Ou étaient ces associations pendant toutes ces années ou nous avons lutté contre la carrière Lambert ?
Tenez : un numéro de notre modeste feuille verte qui date de plus de 20 ans :
http://www.val-et-foret-ecologie.com/pdf/V&F%20ecologie%20fevrier%201992181.pdf
et un autre de 1993 :
http://www.val-et-foret-ecologie.com/pdf/Feuille%20verte%20du%20Parisii%201993085.pdf
Depuis cette époque, la carrière a avalé la « Route Stratégique » qui couronnait la butte, le fort de Franconville (en fait un vaste redoute de cavalerie), la tour « Cousteau » qui abritait une radio libre, et il a fallu déplacer le pipe-line « Trapil » qui alimente l’Ile de France depuis les raffineries de Normandie. Ces dernières années, 22 hectares de forêts on encore été grignotés.
Cela suffit.
Il est évident que les justes prises de position de Francis Delattre et Yannick Paternotte n’ont rien à voir avec le multiplexe de cinémas et je partage l’hilarité de nos élus en lisant le pitoyables communiqué de ces gens qui se prétendent écologistes.
Je vous rappelle qu’a l’endroit du futur cinéma devait s’élever un incinérateur d’ordures puis une usine chimique (Brenntag), deux projets que la lutte des vrais écologistes a fini par repousser. La mosquée, le nouveau cimetière et la maison de retraite se situent dans cette zone constructible depuis longtemps et qui a été viabilisée dans les années 80. Cela ne date pas d’hier! Vous excuserez les écologistes du TREFLE de préférer une maison de retraite, et quelques caravanes et un petit minaret à une usine chimique ou un incinérateur d’ordures.
En revanche, si des galeries étaient forées sous Franconville, la nappe perchée du Stampien risquerait d’être déstabilisée, et de venir affouiller le remblai de l’autoroute A15, qui est notoirement posé sur une couche de marne verte avec lequel la cohésion est assez faible. (Le marnes vertes sont des argiles, en fait, on en faisait des briques à Franconville, l’usine était à l’emplacement actuel de « Quai des Marques ».) Et l’argile, c’est glissant. Le risque serait donc que le remblai sableux se mette à glisser, emportant l’ensemble de l’autoroute de façon catastrophique vers notre ville, d’abord à travers les quartiers pavillonnaires puis contre les immeubles jusqu’à l’ex N14. L’autoroute est en surplomb et il eût fallu l’ancrer sur la couche de Marne à l’aide de pieux, mais dans les années 60, on était moins regardant sur la sécurité. Le même problème a été rencontré dans les digues des lacs réservoirs de la Seine, qui ont la même structure géologique que l’A15 : du sable et des déblais posés sur de la marne. Sous la pression des eaux, les digues ont commencé à se promener, à la fin des années 70.
Je propose donc aux services concernés de de placer des jauges de déformation de place en place le long de l’A15, et évidemment aux citoyens de se mobiliser autour de nos élus et des vrais écologistes pour éviter l’extension souterraine de la carrière.
Est-ce que ces associations écologistes « donneuses de leçons » ont évalué et mesuré l’impact environnemental de l’extraction du gypse en souterrain combinée au remblaiement en surface programmé ?
Parce que le gypse, une fois extrait, même en souterrain, puis transformé, il faut bien l’acheminer quelque part !
Et là ce n’est plus 300 camions par jour qui vont entrer et sortir du site industriel, mais 500 !
Venez habiter, Mesdames et Messieurs de Val d’Oise Environnement, des Amis de la Terre Val d’Oise, des Amis de la Butte et des Amis de la Terre Val d’Ysieux, aux abords de la carrière et on en reparlera !
Je suis persuadé que vous reviendrez très vite supplier Francis Delattre de vous faire une petite place entre la maison de retraite et l’aire de stationnement des gens du voyage.