Quel gouvernance pour le Conseil général du Val-d’Oise après la perte de la majorité absolue par le PS et le PCF ? Didier Arnal, son président socialiste, a donné des pistes lors d’une conférence de presse. D’abord, il n’entend pas démissionner après avoir perdu la majorité absolue. Ensuite, il pense pouvoir trouver des majorités sur des projets départementaux. Enfin, il en appelle à « une gouvernance rénovée« . Dans cet esprit, il fait une proposition aux élus UMP et non inscrits de l’UVO : la « co-responsabilité à l’égard des Valdoisiens, co-responsabilité à l’égard des 4100 agents du Conseil général, respect mutuel de nos convictions et recherche permanente de l’intérêt supérieur des Valdoisiens« . Un co-responsabilité déclinée en quatre mesures.

 Le président PS du Conseil général du Val-d’Oise s’est expliqué devant la presse sur la gouvernance du département. Confirmation à cette occasion : il ne démissionnera pas. Didier Arnal entend être le « garant » des « grands chantiers« . Et de rappeler : « le rendez-vous électoral est en 2011« . Il balaye donc d’un revers de manche les demandes répétées de de démission de la part de l’UVO : « Avec démission, démission, démission… on ne fait pas un Conseil général« . Et le socialiste de préciser que « le législateur »  a souhaité assurer « la stabilité de l’exécutif entre deux renouvellements, qu’il s’agisse du Président du Conseil général élu pour 3 ans ou de l’exécutif élu pour la même durée« .

 

Le président socialiste a donc l’intention de continuer à diriger l’assemblée départementale et il s’est expliqué sur « les majorités de projet départemental» qu’il évoquait lundi : « Je lis dans la presse que je n’aurais plus de majorité. Je dois rappeler à tous les observateurs éclairés que notre Assemblée départementale vote 95 % de ses décisions à l’unanimité et que nous sommes avant tout des conseillers généraux élus dans nos territoires, plus aptes à fonctionner sur le principe du consensus-dissensus que sur celui d’un rapport partisan entre une majorité et une minorité stérilement opposées ».

 

Didier Arnal, qui souhaite pour les 18 prochains mois, « une gouvernance rénovée, innovante et apaisée » affirme qu’il ne laissera pas « le sectarisme prendre le pas sur l’intérêt général« . Il propose « à tous les conseillers généraux du Val d’Oise, quelle que soit leur couleur politique, de porter ensemble ce projet de collectivité de proximité au service de tous les Valdoisiens ».

 

Il propose non pas la co-gestion ou la cohabitation à l’UVO, mais : la « co-responsabilité ». Elle se résume en quatre points (voir ci-dessous).

Mais Didier Arnal, qui n’a pas été tendre avec les leaders de l’UVO lors de cette conférence de presse, ne s’attend certainement pas à une réponse positive. On peut se demander si cet appel ne s’adresse pas davantage à un élu de l’UVO, le conseiller général de Domont Robert Daviot qui a déjà voté en faveur de dispositifs présentés par la gauche. D’ailleurs, pour Didier Arnal c’est clair : « Il y a aujourd’hui deux groupes de 19 conseillers généraux et un conseiller général libre et indépendant« . Et le président PS du département a cette phrase qui résonne dans sa bouche comme un espoir : « Je sais qu’il y a dans notre Assemblée départementale, au sein de l’ensemble des groupes politiques, des femmes et des hommes de bonne volonté« .

 

LES QUATRES MESURES DE CO-RESPONSABILITES PROPOSEES A L’UVO
extraits de l’intervention de Didier Arnal

  • Permettre enfin à la conférence des Présidents de jouer tout son rôle afin qu’elle régule le fonctionnement de notre assemblée dans le respect de toutes les tendances politiques. Je m’engage à en faire l’instrument de transparence et de dialogue privilégié de toutes les composantes politiques de l’Assemblée.
  • La création d’une commission paritaire, répartie de façon égalitaire entre le groupe de gauche et le groupe UVO pour que nous préparions ensemble le budget 2010 de notre collectivité, dans une situation exceptionnelle due notamment aux effets de la crise économique et aux désengagements de l’État. Je serais très honoré que François Scellier, mon prédécesseur, accepte de siéger à mes côtés dans cette commission.
  • Répartir paritairement les  présidences des commissions du Conseil général. Aujourd’hui, notre assemblée en compte 4 : Administration générale et finances, aménagement et infrastructures, éducation, culture et sports, solidarités. Je propose d’en confier deux aux membres du groupe UVO. Je rappelle que ces commissions ont un rôle essentiel puisque ce sont elles qui désignent les rapporteurs chargés de présenter les rapports en séance, que leur avis est indispensable pour permettre l’adoption d’un rapport et qu’elles peuvent demander à entendre tout fonctionnaire.

D’autres commissions existent dans notre règlement : commission du règlement intérieur, commission d’appel d’offres, commission de conciliation dont le travail sera également amené à évoluer.

  • J’ai souhaité qu’un groupe de travail soit mis en place pour poursuivre la réflexion engagée sur les relations entre le Conseil général et les communes et intercommunalités du département. J’ai pu noter au cours de la séance de lundi dernier des évolutions sur ce dossier et la volonté de certains élus du groupe UVO de s’investir sur ce sujet. Je proposerai donc à l’une de ces personnalités de prendre la présidence du nouveau comité de suivi de la contractualisation pour finaliser ce rapport puis assurer le suivi de sa mise en œuvre. Ce comité de suivi sera composé de 5 élus de Droite et de 5 élus de Gauche.
  • Je souhaite enfin renforcer le rôle du médiateur du Conseil général et lui donner, ce qui n’a jamais été le cas, tous les moyens d’information et de communication pour que les Valdoisiens puissent le saisir plus facilement, plus utilement et plus souvent afin de faire valoir leur droit et leur doléances auprès de la collectivité.