« Les clubs de seconde ou troisième zone ont besoin d’une main d’œuvre bon marché et c’est vers l’Afrique qu’ils se tournent. » Ce constat c’est Jean-Claude Mbvoumim qui le fait. Cet ancien international du Cameroun, qui a terminé sa carrière à l’Entente Sannois-Saint-Gratien (Nationale) a monté l’association Culture foot solidaire pour dénoncer les dérives dont sont victimes des jeunes africains bercés par les rêves dorés de la Ligue 1 ou de la Champion’s League.

Des gamins qui déchantent, ou pire sombre dans la clandestinité. Depuis sa création, Foot Solidaire a aidé 640 jeunes joueurs africains, « des gamins qui se retrouvent en Europe, sous les ponts ou dans les parcs, trompés par des personnes sans scrupules qui rackettent les familles. »
 
Selon une étude menée par le Centre international d’étude du sport (CIES) de Neuchâtel, les joueurs africains viennent majoritairement du Nigéria, du Cameroun et du Ghana. « D’anciens joueurs africains servent souvent de tête de pont. Des entraîneurs européens en Afrique ont joué un rôle important dans la mise en place de cette filière. Ce serait trop commode de faire porter la responsabilité sur les seuls agents de joueurs », estime Raffaele Poli, auteur de l’étude du CIES.