Pour lutter contre la précarité menstruelle, des distributeurs devraient être installés dans le courant de l’année par le département. Une façon d’éviter le décrochage scolaire qui concerne 14 % des adolescentes issues d’un milieu défavorisé quand elles n’ont pas les moyens de s’en acheter.

Grâce à un budget de 80 000 € voté lors de la dernière séance plénière ce vendredi 30 septembre, le Val-d’Oise veut permettre aux 112 collèges du territoire d’installer des distributeurs de serviettes périodiques gratuites. Le département s’engage à couvrir les frais liés à l’installation et le premier approvisionnement. Ensuite, ce seront aux collèges de payer les serviettes prodiguées.
 
Les distributeurs devraient être installés dans le « courant de l’année ». « Il faut attendre de rencontrer les principaux des collèges pour voir qui veut y participer puis il faut le temps de les commander et de les installer », détaille la vice-présidente déléguée à l’éducation, Virginie Tinland (LR).
 

 
« Nous nous sommes aperçus qu’il y a une disparité d’accès entre les jeunes filles », explique-t-elle. Et pour cause, selon un baromètre Ifop réalisé en 2021 sur un échantillon de 2500 personnes, 2 % des adolescentes n’ayant pas de moyens de protection ratent les cours. Un chiffre qui grimpe à 14 % quand elles sont issues d’un milieu précaire. « Souvent, c’est une absence de deux à trois jours. Donc on fait ça pour éviter le décrochage scolaire », souffle Virginie Tinland.
 

Des distributeurs dans tous les lycées franciliens

Deux collèges dans le Val-d’Oise ont déjà sauté le pas, dont celui de Jean Bullant à Écouen. C’est en partie son retour d’expérience positif qui a convaincu le département. « On a répondu à la demande de plusieurs élèves. Elles sont dans une tranche d’âge où beaucoup ont leurs premières règles donc elles ne peuvent pas tout le temps prévoir quand elles vont les avoir », décrit Pauline Dufour, professeure de français qui fait partie du foyer du collège. Mis en place depuis juin dernier, ces distributeurs en libre-service à la vue de tous permettent « d’enlever le tabou lié aux règles ».
 
Le département n’est pas la seule collectivité à s’être engagé dans cette voie puisque la région Île-de-France a mis en place des distributeurs dans tous les lycées franciliens depuis un an. Une manière de « réduire les inégalités entre les lycéens et les lycéennes, les territoires et les catégories sociales », communique la Région. Elle propose aussi une aide financière aux établissements supérieurs qui veulent s’en procurer.